Suivi de l’action urgente AU-HON-160713
Jeudi 10 décembre 2015.- COPINH / Le cas de Tomas et Allan Garcia, membres du COPINH : Satisfaction partielle suite au verdict émis par le Tribunal de Jugement de Siguatepeque : le jugement a condamné le sous-officier du Bataillon des Ingénieurs, Kevin Yasser Saravia, pour homicide volontaire à l’encontre de Tomas Garcia Dominguez, peine allant de 15 à 20 ans de prison. Face à l’accusation de tentative d’homicide à l’encontre de la vie d’Allan Garcia, il a été acquitté, alléguant qu’il ne s’agissait que d’une “erreur” et que « son intention n’était pas de le tuer », lui donnant une peine de 30 à 90 jours de prison. Toute cette action répressive de l’Armée défendait les intérêts privés de DESA-PH Agua Zarca.
Le militaire Kevin Saravia a continué de recevoir un traitement privilégié au cours du jugement, malgré toutes les preuves testimoniales, techniques et scientifiques, comme le témoignage solide du jeune Allan Garcia, qui a dévoiler toute la vérité, malgré les avis des experts médecins légistes et des spécialistes en balistique et les contradictions et les témoignages manifestement mensongers des militaires de la défense du sous-officier qui ont démontré l’intention claire du militaire d’assassiner les deux compagnons. Tomas Garcia n’a jamais menacé l’intégrité du militaire et les déclarations de l’avocat Victor Fernandez concernant des actes de racisme lors du procès ont été minimisées par les trois juges qui prétendent avoir fait preuve d’un traitement égalitaire et non discriminatoire à l’égard des membres autochtones et des Procureurs faisant partie du Bureau du Procureur spécial des Éthnies et du Patrimoine Culturel. Ces mêmes procureurs avaient également été menacés par les militaires du dit bataillon, tout comme le camarade Victor Fernandez. Malgré tous ces éléments, la peine de Kevin Saravia n’a été que d’être interné à la prison du 1er Bataillon d’Infanterie à Tegucigalpa.
Ce procès n’est pas conclu, il n’y a pas encore eu un jugement définitif et la défense du militaire a exprimé son intention de présenter des recours en cassation pour tenter de justifier le « bon comportement » du meurtrier militaire qui a sauvagement tué, avec un fusil de réglement à haut pouvoir destructeur létal, Tomas Garcia et qui, protégé par l’impunité dont jouissent les militaires et groupes de pouvoir, a ensuite déclaré avec un mépris absolu envers la vie d’Allan Garcia, avant de lui tirer dessus plusieurs fois, que « c’est plus facile de te tuer que de tuer un chien ».
Pour le 8 janvier 2016, les parties ont été convoquées à 13h30 pour développer l’audience d’individualisation de la peine.
Dans un communiqué postérieur, le COPINH donnera plus de détails et la signification de ce procès et du verdict.
Le COPINH rappelle le contexte dans lequel s’est déroulé cet acte violent contre la communauté de Rio Blanco, l’imposition du projet hydroélectrique Agua Zarca, qui a de nouveau porté atteinte aux droits du Peuple Lenca, avec sa deuxième version, basée dans la même concession illégale et illégitime, violant les droits et l’intégrité du Peuple et du territoire Lenca, son habitat fonctionnel, ses biens communs et la nature, le droit à la consultation et au consentement libre, préalable et éclairé, et la Convention n 169 de l’OIT.
En outre, notre organisation réaffirme son intention indéfectible de continuer à défendre la rivière sacrée Gualcarque, livrée aux investissements privés, en particulier de DESA (Développements Énergétiques SA) et d’autres capitaux transnationaux, avec la complicité de ministres et ex-ministres de SERNA comme José Antonio Galdámez y Rigoberto Cuellar, du Congrès national et de mairies comme celle de San Francisco de Ojuera dirigé par Raúl Pineda et les mairies de Intibucá et de Zacapa. De plus, nous considérons chacun d’entre eux responsables des quatre vies autochtones détruites à Río Blanco, par les brimades envers notre Peuple, et de cette nouvelle agression qui représente l’arrivée, depuis trois mois, de DESA-PH Agua Zarca sur la rivière Gualcarque.
Tomas Garcia vit ! La lutte continue !
Le sang de nos martyrs, irrigue et cultive davantage notre résistance !
COPINH – Remis à Siguatepeque-Honduras.