Le Coronavirus n’affecte pas tous les individus et tous les groupes de la même manière. Les mesures prises par le gouvernement canadien pour faire face à la propagation du virus ne prennent pas en compte la vulnérabilité particulière des différents peuples autochtones Les politiques coloniales ne cessent d’impacter la vie de ces communautés, en les exposant, encore aujourd’hui, à des risques accrus face à des pandémies telles que celle du COVID-19.
Néanmoins, afin de freiner la transmission du virus, les communautés autochtones s’organisent et adoptent des mesures de sécurité décoloniale en étroite corrélation avec les liens qu’ils entretiennent avec leur territoire.
La pandémie du COVID-19 a amené les gouvernements du monde entier à prendre un certain nombre de mesures pour empêcher sa propagation. Cependant, dans le territoire actuellement dénommé Canada, le gouvernement n’est pas parvenu à mettre en place des mesures adéquates pour protéger les groupes les plus vulnérables, tels que les communautés autochtones.
Pour ne pas parler de l’historique des couvertures pleine de vérole donner délibérément par Amherst dans le but d’éliminer les peuples autochtone, John Borrows, professeur de droit d’origine Anishnaabe et Ojibway, fait le constat qu’il y a un historique de mauvaise gestion des épidémies chez les peuples autochtones. Dans un article paru dans le globe and mail, il a parlé que les conséquences subies lors de la grippe H1N1 en 2009 furent désastreuses pour les communautés autochtones. À cette époque, 25 % des personnes admises dans les unités de soins intensifs étaient des personnes autochtones, 20 % des enfants présents en soins pédiatriques étaient des personnes autochtones et près de 20 % des décès étaient des également des personnes autochtones. il est important de se rappeler que les peuples autochtones ne représentent que 5 % de la population totale de ce que l’on appelle aujourd’hui le Canada. Pendant cette épisode de la grippe H1N1, le désintérêt des autorités fut effarante : lorsque les gouvernements avaient finalement obtenu le vaccin, et qu’une communautés de la Nation Wasagamack leur a demander de l’aide et des ressources, le gouvernement leur a envoyé des sacs mortuaires afin qu’ils puissent mettre les corps des personnes décédées.
Ces derniers jours, des personnes appartenants à différentes communautés autochtones ont réalisé une conférence web afin de réfléchir et discuter de la crise actuelle selon leurs propres perspectives et connaissances car elles se mefient des discours et des mesures prises par les gouvernements.
Les différents panélistes ont parlé au sujet de l’épidémie, de prophéties, d’enseignements traditionnels concernant les plantes médicinales du territoire et l’importance de ces dernières sur la santé humaine. Ce point fut souligné par Eriel Deranger, leader autochtone et directrice de l’organisation autochtone Indigenous Climate Action Organization :
« Quand la terre tombe malade, nous tombons malades . Les scientifiques et les écologistes affirment aujourd’hui que lorsque nous dégradons les écosystèmes, lorsque nous détruisons nos forêts et nos paysages, les virus et les maladies commencent à se multiplier. Nous ne mettons donc pas seulement à mal la biodiversité, nous sommes également les créateurs de ces armes. Ce sont nos communautés qui savent ce qu’elles ont à faire, non seulement nous défendons nos droits en tant qu’individus et communautés, mais nous parlons aussi de la préservation de nos terres et de l’écosystème qui sont complètement liés à notre identité, notre culture et nos connaissances.”
Écoutez la version audio de cette nouvelle : Peuples Autochtones et Covid-19: le territoire comme réponse
Cliquez ici pour accéder à la conférence en ligne du groupe Indigenous Climate Action (en anglais)
Photo : Covid-19 Indigenous