Déclaration du Réseau méso-américain contre l’huile de palme lors de sa deuxième réunion à San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, le 6 octobre 2022 :
Nous, les compañeras et compañeros du Réseau méso-américain du Honduras, du Guatemala et du Mexique (Campeche, Tabasco et Chiapas), qui sommes réunis ici du 4 au 6 octobre, luttons contre les monocultures et l’exploitation qui traversent nos territoires, et nous demandons ce qui suit :
1) Arrêter la plantation de cultures toxiques et polluantes sur notre Terre Mère, parmi lesquelles nous reconnaissons le palmier à huile et les cultures transgéniques, qui n’apportent que mort, destruction et disparition de nos forêts indigènes et déplacement des communautés ;
2) Arrêtez les monocultures de palmiers à huile et tous les mégaprojets extractivistes tels que le mal nommé Train Maya, le Canal Interocéanique, les barrages miniers, entre autres, qui provoquent l’empoisonnement des sols et de l’eau, le changement d’affectation des terres de la production familiale et alimentaire à la production commerciale/industrielle et qui apportent des bénéfices à quelques-uns, brisant ainsi le tissu communautaire et familial. Tout cela se répercute sur le corps des femmes, en les accablant de travail;
3) Sensibiliser les populations locales aux risques liés à la consommation d’OGM et de leurs dérivés ;
4) Des informations claires et transparentes, y compris sur les impacts sociaux et environnementaux;
5) Le respect des peuples autochtones;
6) Mettre fin au crime organisé, à la militarisation des territoires et aux actions paramilitaires;
7) Arrêter la culture des drogues qui favorisent la présence du trafic de drogue dans nos territoires;
8) Arrêtez la guerre et la violence contre les communautés qui luttent pour l’autonomie et l’autodétermination.
9) Libération immédiate des 27 autorités communautaires indigènes d’Oxchuc, défenseurs de l’autodétermination, et des 5 défenseurs des droits humains de San Juan Cancuc.
Compte tenu de ce qui précède, nous demandons :
1) Promouvoir et renforcer, mais aussi valoriser la production familiale, locale, autonome et en harmonie avec la nature ;
2) Reconnaître l’importance du rôle des femmes dans l’agriculture communautaire ;
3) Rendre visibles les actions locales et les pratiques communautaires que les femmes et les hommes des communautés réalisent actuellement et qui peuvent être positionnées dans d’autres régions ;
4) Nous appelons à continuer à nous organiser pour prendre soin de notre mère la terre, sauvegarder l’eau et les forêts indigènes ;
5) Exercer les droits des femmes pour renforcer l’autonomie de la communauté et la prise de décision collective ;
6) Le droit à l’autodétermination et à l’autonomie gouvernementale, selon nos usages, coutumes et normes ;
7) La conservation de nos semences indigènes ;
8) L’arrêt de la violence à l’égard des femmes et le plein contrôle et les décisions sur nos corps ;
9) La défense de notre souveraineté alimentaire et d’une alimentation saine et locale.
10) Justice pour notre camarade Berta Cáceres et tous les martyrs qui ont donné leur vie dans la lutte pour une vie digne.
#LasPlantacionesNoSonBosques (Les plantations ne sont pas des forêts)
Sincèrement : Organisation civile Las Abejas de Acteal ; Femmes, organisation et territoires (MOOTS) ; Société coopérative des femmes rurales de la frontière sud ; Réseau national des promoteurs et conseillers ruraux ; Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH) ; Resistencia Civil de Candelaria ; Consejo Regional Indígena Popular de Ixpujil ; Frente Comunitario por la Libre Determinación ; CEFOCAM-Kinal Antzetik ; Comunidad El Triunfo ; Otros Mundos Chiapas ; Defensoras de Nasakobajk ; El Puente SC ; Zoques en Defensa de la Vida y el Territorio (ZODEVITE).