Sous le toit du mont Jaguar, lieu sacré zapotèque, nous nous sommes réuni.e.s les 17, 18 et 19 mai 2019 dans la communauté de Santa Catarina Lachatao et Capulálpam de Méndez. L’énergie de nos ancêtres nous a accompagnés pour que nous, communautés autochtones des peuples Zapoteco, Mixteco, Chontal, Cuicateco, Ikoots et Mixe, puissions nous rencontrer afin de réfléchir et échanger sur les situations qui menacent notre terre mère à travers divers projets extractifs qui violent notre mode de vie communautaire, nos corps, notre relation : avec la terre, avec notre maïs, avec notre eau, avec notre spiritualité et avec nos territoires sacrés.
À travers l’échange d’expériences et de visions de notre être communautaire, nous convenons qu’il est nécessaire d’écouter et de répondre à la revendication de la terre mère, car c’est elle qui nous donne la vie et la nourriture et qui, après notre marche, nous accueille et nous embrasse pour en faire partie à nouveau.
Nous, femmes et hommes réuni.e.s ici, sommes d’accord sur le fait que nous avons un État colonialiste, avec un double discours sur les droits des peuples autochtones, servil aux investissements étrangers et fidèle défenseur des entreprises extractives, qui continue de nuire à la terre mère. De ce lieu saint, nous dénonçons le gouvernement actuel qui a oublié ses engagements pour la protection des droits territoriaux des peuples autochtones pris en campagne, ainsi que la pleine reconnaissance, dans les domaines constitutionnel et juridique, des droits des peuples autochtones.
Nous continuons d’honorer notre communauté comme fondement de notre vie à travers : la fête, le tequium, la langue, les assemblées communautaires, le territoire collectif, les formes de l’administration de la justice. Ces institutions sont nos sources de force afin d’éviter le dépouillement que les gouvernements passés et la soi-disant quatrième transformation tentent de nous imposer. Nous réaffirmons notre promesse de continuer à résister en tant que communautés et en tant que peuples, de veiller au bien commun et de renforcer notre spiritualité en tant qu’élément fondamental pour la défense de nos territoires.
Nous nous opposons au développement qui nie notre existence et ne voulons pas d’un développement qui signifie spoliation et continuité du nouveau colonialisme qui cherche à éliminer nos utilisations, pratiques, langages et spiritualité pour légitimer les actions de leurs politiques publiques individualistes et de spoliation envers les territoires autochtones; nous ne voyons pas de politiques publiques en faveur des peuples autochtones, mais seulement celles venant en aide aux pauvres de manière individuelle, en suivant les instructions des institutions multilatérales qui promeuvent la mondialisation néolibérale.
Nous réaffirmons notre promesse de continuer à marcher de manière organisée et collective dans l’exercice de notre droit à l’autodétermination et à l’autonomie, afin d’exiger le respect et la protection de notre terre mère, la défense du territoire, de nos biens naturels et de notre souveraineté alimentaire.
Nous reconnaissons l’organisation communautaire de Santa Catarina Lachatao quant à son droit à l’autonomie pour le renforcement de sa communauté et pour la défense du territoire contre les concessions minières.
Nous exigeons l’annulation des concessions minières accordées dans la Sierra Norte de Oaxaca et sommes solidaires à la lutte et aux exigences des communautés de Capulalpam de Mendez et du Rincon de Ixtlán de Juárez. Nous réclamons la surveillance environnementale du bassin du Rio Grande, touché par la pollution générée par plus de 200 ans d’exploitation minière par la Compagnie minière Natividad y Anexas S.A., qui continue actuellement de faire des explosions clandestinement, avec la complaisance du gouvernement de López Obrador, qui a choisi d’ignorer les questions posées à ce sujet.
Nous exprimons notre solidarité avec les luttes qui ont accompagné cette rencontre, telles que celles du Conseil Tiyat Tlali, l’Union des ejidos et communautés en Défense de l’Eau, Terre et Vie Atcolhuac, Ixtacamatitlán Puebla, ainsi que San Miguel del Progreso, Maninaltepec Guerrero.
Nous exprimons notre solidarité à l’assemblée du Peuple Chantal et nous unissons pour demander l’annulation de la concession minière Zapotitlán I.
Nous exigeons que les autorités responsables de la protection de l’environnement rendent compte publiquement et honnêtement de la situation de la pollution du Rio Puerta, situé dans la Sierra Sur, dans la communauté d’Independencia de Santa Cruz Itundujia, à proximité de la municipalité de Santiago Amoltepec, Sola de Vega et du Rio Coyote située dans la communauté de Magdalena Ocotlán, contaminée par l’entreprise Fortuna Silver Mine.
Nous reconnaissons la lutte que « Frente No a la Minería » mène en faveur d’un avenir pour tous et toutes, et nous nous associons à sa demande d’annulation des concessions minières accordées dans les vallées centrales. En même temps, nous demandons au SEMARNAT de ne pas autoriser la Manifestation d’Impact Environnemental – Modalité Particulière du Projet San José II.
Nous reconnaissons et nous souscrivons à l’exigence du respect et de la reconnaissance des droits territoriaux en matière d’utilisation, de jouissance et d’administration de l’eau, que maintient la Coordonnatrice des peuples unis pour la défense de l’eau (COPUDA) de la micro-région Xnizaa dans les vallées centrales, contre le décret de Veda de 1967.
Nous rejetons catégoriquement le projet du Canal interocéanique sec qui prétend se réaliser dans l’Isthme de Tehuantepec, qui va au-delà de l’installation du Couloir Transisthmique, puisqu’il s’agit de la remise des territoires Zapoteco, Mixe, Ikoots, Chontal, Zoque, Popoluca, Nahua, aux entreprises chinoises et américaines. Nous rejetons aussi la simulation de consultations, qui viole les accords et conventions internationaux ratifiés par l’État mexicain, et nous appelons à la campagne « El Istmos Es Nuestro » pour la défense du territoire.
Nous exigeons que les auteurs matériels et intellectuels des incendies de forêt et de l’abattage illégal dans la forêt des Chimalapas soient punis, et que les concessions minières accordées sur ce territoire soient annulées.
OAXACA, TERRITOIRE INTERDIT À L’EXPLOITATION MINIÈRE
Oui à la vie, non à la minière.
Ni or ni argent, la minière tue.
De la Sierra au désert, ni en tunnel ni à ciel ouvert.
Nous ne voulons pas de bague en or, mais bien des tlayudas à manger.
Communautés participantes : Santa María Zapotitlán, San Juan Yaeé, Zanatepec, San Matías Petacaltepec, Santa María Yaviche, San Critstóbal Amoltepec, San Francisco Ixhuatan, Santiago Nundiche, Santa Lucía Mecaltepec, Santiago Teotlasco, Santa Cruz Itundujia, Independencia Itundujia, San Francisco del Mar Pueblo Viejo, Tehuantepec, Tlaxiaco, Santo Domingo Tehuantepec, La Ventosa Juchitán, Asunción Lachixila, Santa María Alotepec, Santiago Xiacuí, Santa Catarina Lachatao, San Martín de los Cansecos, San José del Progreso, Ixtlán, Tehuacán, Capulálpam de Méndez, San Juan Mixtepec, Jaltepec de Candayoc, San Juan Chicomezuchil, Santa María Yavesía, Tlalixtac de Cabrera, San Martín Tilcajete, Maguey Largo, San Matías Chilazoa, Santa Ana Zegache, Yalalag, Tepeuxila, Santiago Apóstol, El Porvenir, Santa Cruz Papalutla, El Almacen-Apasco, Alotepec, Magdalena Ocotlán, San Agustín Etla, Santo Tomás Jalieza, San Pedro Yodoyuxi, Miahuatlán de Porfirio Díaz, Magdalena Teitipac, Tlapa de Comonfort-Guerrero, Zautla-Puebla, Los Ocotes, San Miguel del Progreso-Guerrero, Malinaltepec-Guerrero, Ixtacamatitlán-Puebla, Coatepec-Veracruz, San Miguel el Grande, Santa Cruz Yagavila, San Sebastián Tutla, El Espinal.
Organisations participantes : Laboratorio Popular de Medios Libres, APIITT, CDH Tepeyac, Servicios para una Educación Alternativa-EDUCA A.C., Red de Defensoras y Defensores Comunitarios de los Pueblos de Oaxaca-REDECOM, Ojo de Agua Comunicación, Enlace, Comunicación y Capacitación A.C., Asamblea del Pueblo Chontal, Coordinadora de Pueblos Unidos del Valle de Ocotlán-COPUVO, Unión de Organizaciones de la Sierra Juárez de Oaxaca-UNOSJO S.C., Colectivo Oaxaqueño en Defensa de los Territorios, Servicios del Pueblo Mixe-Ser A.C., Grupo de Mujeres en Defensa del Territorio de Santa Catarina Lachatao, Centro de Estudios de la Región Cuicateca-CEREC, Oxfam-México, Centro de Derechos Indígenas Flor y Canto A.C., Tequio Jurídico A.C., Uken Ke Uken-Centro Cultural, Coordinadora de Pueblos Unidos por el Cuidado y la Defensa del Agua-COPUDA, Ollin Tlahtoalli A.C., Frente Regional de la Sierra Sur en Defensa de los Recursos Naturales y la Autodeterminación de los Pueblos, Comité para la Defensa de Integridad Territorial y Cultural de Magdalena Teitipac, Frente No a la Minería por un Futuro de Todas y Todos, Centro de Derechos Humanos Tlachinollan, Unión de Ejidos y Comunidades en Defensa de la Tierra, Agua y Vida Atcolhuac, Frente Popular Revolucionario, CCMSS, Código DH, CESDER, Espacio Estatal en Defensa del Maíz Nativo de Oaxaca, Colectivo Liquidámbar, Unitierra, Colmena-Red de Apoyo al CIG-CNI, Sección XXII.
Chercheur.es, étudiant.es, enseignant.es : Centro de Estudios Universitarios Xhidza, Colegio de San Luis, UAM-Azcapotzalco, Instituto Superior Intercultural Ayuuk-ISIA, Universidad de la Sierra Juárez-UNSIJ, CIIDIR-Oaxaca, Universidad Autónoma de la Ciudad de México-UACM, Centro Educativo de Formación Académica Comunitaria “CEFAC Benne Zaa”, Benemérita Universidad de Puebla-BUAP, Universidad Autónoma Benito Juárez de Oaxaca-UABJO, Observatorio Ambiental UNAM.
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Kehuelga: « DECLARATORIA: Tercer Encuentro Estatal de Pueblos, Comunidades y Organizaciones «Aquí Decidimos Sí a la Vida No a la Minería» »