par Diana Manzo
Elles exhortent le gouvernement à ne pas donner de concessions et à respecter la Convention 169 de l’OIT ; elles expliquent les conséquences qu’il y a pour les populations lorsque sont extraits certains types de minerais à ciel ouvert. Les femmes membres du Comité de Xitepec pour la Défense de la vie et du territoire ont exprimé dans une lettre ouverte leur rejet du projet minier de la ville de Ixtepec, qui comprend une concession de 8.150 hectares, nommée Lote Niza.
Cette concession minière, numéro 232089, a été accordée par le Gouvernement Fédéral, via la Direction Générale de Régulation Minière du Secrétaire de l’Économie, en 2008, à l’entreprise Minera Plata Real, pour l’extraction d’or et d’argent du territoire de Xitepec, pour une période de 50 ans.
Les femmes zapotèques ont exigé que les autorités fédérales reconnaissent et respectent leurs formes autonomes, communautaires et ancestrales de s’organiser, ainsi que les processus d’autoconsultation qui ont été menés et qui ont convenu du ‘non’ pour le projet minier à Xitepec.
En outre, elles ont exprimé l’urgente nécessité de respecter les traités internationaux, tels que la Convention 169 de l’OIT, laquelle prévoit que les peuples autochtones ont droit à une consultation préalable, ainsi que de disposer d’une information libre et vraie, sur les projets qui ont des impacts sociaux, culturels et écologiques pour leur communauté.
Par ailleurs, elles ont appelé toutes les voisines de Ixtepec et les autres cultures autochtones installées dans le village à appuyer leur lutte pour la défense de la vie du village, les Zapotèques de la forêt, les Mixes, les Zoques, qui habitent plusieurs quartiers et colonies.
Elles ont signalé que l’exploitation de cette mine, qui selon les experts sera à ciel ouvert, affectera considérablement les collines Tablón, Banderilla, Taberna et Nisa Bidxichi.
Elles ont indiqué que : « Lors du forum récemment réalisé en Ixtepec, nous avons écouté et on nous a informé d’autres expériences dans le pays et ailleurs, dans les territoires où s’établissent les compagnies extractives, où s’installent les mines. Nous avons constaté avec tristesse que l’économie locale se disperse et que les formes antérieures de reproduction sociales se rompent, en restant subordonnées aux dynamiques d’accumulation de l’activité minière ».
Elles ont souligné que l’exploitation d’une mine à ciel ouvert « est dévastateur pour la vie des femmes, menace nos vies, détruit la vie dans le champ, alors que l’agriculture est la base de notre subsistance. »
Finalement, elles ont déclaré que les femmes ont un rôle fondamental dans la reproduction, garantissent la sécurité alimentaire des familles, renforcent l’organisation communautaire (mayordomias, bougies, enterrements) en accord avec la Guendalisaa (fête de la fraternité).
Dans cette zone de l’isthme, en plus de la ville de Ixtepec, quatre autres concessions minières ont été accordées : Aurena, Santa Martha, La Ventosa et Lachiguiri, qui comprennent les municipalités de Zanatepec, San Miguel et Santa Maria Chimalapa, Tapanatepec, Lachiguiri et Laollaga.