Dans un communiqué publié lundi 18 mai par l’ONG Survival International, les « Gardiens de la forêt » dénoncent que les autochtones de la communauté Awá Guajá isolé.e.s en Amazonie sont en train d’être victimes d’un génocide.
« Il est nécessaire de stopper les invasions de notre territoire ou bien nos proches Awá Guajá viendront tous à mourir. Une fois de plus, nous avertissons l’État brésilien et la communauté internationale qu’un GÉNOCIDE du peuple Awá Guajá est en cours », a indiqué le communiqué écrit par Olimpio Guajajara, coordinateur des gardiens de la forêt.
Formé en 2012, dans l’État de Maranhão, ce groupe de gardes autochtones a été créé pour tenter d’enrayer l’entrée sur les territoires, des bûcherons et des mineurs illégaux. Seulement, au cours des derniers mois, plusieurs gardiens ont été assassinés.
Le groupe affirme que leur travail permet de protéger des villages comme ce des Awá Guajá. Selon des informations de la Fondation Nationale des Indiens (Funai), cette population d’environ 400 personnes vit isolé.e au coeur de trois terres autochtones du Maranhão.
Les Gardiens expliquent que des personnes du peuple Awá Guajá se rapprochent de plus en plus fréquemment des villages Guajajara, en raison d’une » perte de leur territoire dûe aux activités illégales d’exploitation forestière qui dévastent les dernières zones de la forêt qui étaient jusqu’à peu encore préservée ».
Par ailleurs, des gardiens ont déclaré que samedi, un autochtone Guajajara a été blessé par une flèche alors qu’il chassait dans la terre indigène d’Arariboia au Maranhão.
L’homme a été sauvé mais les gardiens affirment qu’il s’agit d’un événement sans précédent, qui pourrait refléter une réaction de ces peuples isolés à l’augmentation des invasions de territoires autochtones.
Le communiqué souligne: « Les non-autochtones font des promesses et ils ne les tiennent pas. Ils créent des lois et des décrets qu’ils ne respectent pas. Ils apportent des maladies et des pandémies, ils les propagent partout dans le monde, parce qu’ils ne savent pas comment respecter ce qu’ils appellent la nature, ce qui pour nous est sacré ».
Selon le recensement de 2010, plus de 300 peuples autochtones vivent au Brésil, et nombre d’entre eux sont isolés. Plus de la moitié vit en Amazonie, menacée par une exploitation illégale des ressources de la région.
Le gouvernement de Jair Bolsonaro défend l’utilisation commerciale de ces zones et s’oppose à l’expansion de la démarcation des territoires autochtones.
L’arrivée de la COVID-19 constitue une menace supplémentaire. Un rapport de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (Apib) montre que le virus s’est propagé et qu’il touche ‘à présent 40 peuples autochtones. Il a contaminé 537 personnes et fait 102 morts.
Jusqu’à dimanche dernier, le Brésil a enregistré 241 080 cas et 16 118 décès, étant alors le pays le plus touché par la pandémie en Amérique latine (AFP).
Source: www.jb.com.br
Photo: Sebastião Salgado