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Des militants guatémaltèques remettent une lettre au consul de Montréal

Publié en juillet 2023

 

Madame la Consule générale,

Recevez nos salutations en souhaitant que vos activités consulaires se

portent bien. Les organisations canadiennes soussignées suivons avec

préoccupation les événements politiques qui se produisent au Guatemala et

devant vous en tant que représentante de votre gouvernement, nous

exprimons ce qui suit:

 

C’est avec une profonde préoccupation que nous observons l’aggravation du

respect des droits humains des citoyens et citoyennes guatémaltèques. Vous

êtes sûrement informé des résultats des élections générales dans votre pays

qui sont de notoriété publique. Au premier tour, la première place a été

donnée à l’Unidad Nacional de la Esperanza (UNE) et la deuxième place au

parti Movimiento Semilla. Comme réponse à ce surprenant résultat, des

institutions de l’État ont émis des ordres non conformes à la loi afin

d’empêcher Semilla de se présenter au second tour des élections comme il

correspond.

 

Suite à un recours présenté par les partis opposants, la Cour

constitutionnelle (CC) a ordonné au Tribunal Suprême Électoral (TSE) une

révision des actes contenant les résultats de vote. Bien que les résultats de la

révision aient coïncidé avec les résultats précédents, un magistrat de la Cour

suprême de justice (CSJ) a ordonné que la révision se poursuive jusqu’à ce

que les partis insatisfaits soient pleinement satisfaits. Cependant, le TSE a

fait valoir qu’il s’est conformé à ce qui avait été ordonné et a officialisé les

résultats afin que les partis puissent commencer leur campagne électorale.

Le bureau du procureur spécial contre l’impunité (FECI), a effectué à deux

reprises des descentes dans les bureaux du TSE et du parti Semilla, alléguant

que Semilla n’était pas légalement enregistré en raison de prétendues

falsifications de signatures et par conséquent ordonnant la suspension du

parti. Il y a eu une deuxième descente au TSE, avec l’intention d’arrêter

Eleonora Castillo, directrice du registre des citoyens. Cette arrestation n’a

pas eu lieu en raison d’un recours provisoire du CC.

 

Le juge Fredy Orellana a ordonné au Ministère public (MP) d’enquêter sur

le registraire des citoyens du TSE, José Ramiro Muñoz afin d’éviter

l’annulation du parti Movimiento Semilla. Toutefois, l’article 92 de la loi sur

les partis électoraux et politiques stipule qu’«un parti ne peut être suspendu

après le déclenchement d’une élection et tant qu’elle n’a pas lieu». En outre,

il a prolongé le mandat d’arrêt de l’ancienne candidate à la députation du

parti Semilla, Cinthya Alejandra Rojas Donis, pour mensonge idéologique

avec aggravation électorale continue et association illégale. Toutes ces

actions montrent le coup d’État technique mis en œuvre dans le pays.

 

Le Guatemala vit un moment historique dans lequel, à la suite de 70 ans de

gouvernements qui ne répondent pas aux besoins fondamentaux et ne

respectent pas les droits des citoyens, il existe maintenant une opportunité

de changement. Un changement qui est nécessaire et urgent compte tenu des

nombreuses violations systématiques infligées à divers groupes de la

population, les peuples autochtones étant les plus touchés.

 

Nous exhortons respectueusement le gouvernement guatémaltèque à

respecter le droit des Guatémaltèques à des élections démocratique, à

honorer la décision exprimée aux urnes, et que la personne élue entre en

fonction le 14 janvier 2024, afin que le Guatemala s’épanouisse, se développe

et puisse faire partie des nations démocratiques qui protègent le bien-être et

une vie digne pour ses peuples.