Des communautés du Conseil Régional Autochtone et Populaire de Xpujil de l’État de Campeche ont obtenu une injonction après avoir dénoncé une “consultation simulée et frauduleuse” qu’aurait exécutée le gouvernement du Mexique sur la construction du Train Maya dans la péninsule du Yucatan, qui traverserait leurs territoires ancestraux.
“L’autorité judiciaire à Campeche a ordonné aux autorités de s’abstenir de décréter l’approbation dudit projet (Train Maya) et de s’abstenir de réaliser des actes pouvant tendre à l’exécution dudit projet, jusqu’à ce qu’une décision soit prise sur la suspension permanente”, a affirmé aux journalistes Romel Gonzalez, coordinateur de Démocratie et Développement du CRIPX.
Les communautés d’appartenances au peuple maya de la péninsule du Yucatan et Chol, d’ascendance Xpujil, dans la réserve de la biosphère de Calakmul, où se trouve une antique cité maya du 8e siècle, dénoncent des violations de leurs droits dans le processus réalisé en assemblées informatives et consultatives avec les représentants des communautés autochtones.
Ce processus, à partir duquel le gouvernement du Mexique a approuvé le projet qui parcourait 1400 kilomètres, reliant les plages des Caraïbes mexicaines avec les zones archéologiques mayas, “a violé le droit à une consultation préalable libre et informée, de bonne foi et d’une manière culturellement appropriée », a dénoncé M. Gonzalez”.
Selon les personnes autochtones, la consultation promue par le président Andrés Manuel Lopez Obrador pour approuver le projet, qui représente un investissement de 6 milliards de dollars, “ ne s’est pas conformée aux standards en la matière établis par les traités et conventions internationales, lesquels l’État mexicain fait partie”.
Les communautés ont entreprise des actions judiciaires et d’organisations sociales dans toute la péninsule du Yucatan contre les autorités responsables et exécutrices de la “simulée consultation autochtone”.
Les Autorités fédérales du tourisme que participent au projet ont dit qu’ils n’ont pas encore été avisés des décisions de justice.
Ernesto Jimenez, membre de la communauté demandante, a relaté en conférence de presse au Centre Mexicain des Droits Environnementaux (CMDA) qu’”avant de passer à la table des dialogues, on nous a demandé quel est l’intérêt d’une assemblée si nous avons déjà dit oui, sans savoir où nous allons”.
Jimenez a dit que sa dénonciation a été traitée par l’autorité judiciaire de l’État de Campeche, parce que l’assemblée a réalisé que “sans le droit fondamental à l’information de décider, sans pressions, du type de projet que nous voulons comme peuple”.
En matière d’eau, les peuples dénoncent depuis des années que ce service leur manque.
“Tristement, ce qui se passe est que les gens manquent d’eau, mais dans les hôtels et les commerces il n’en manque jamais, nous imaginons qu’avec ce train qui passera, nous sommes préoccupés de comment nous allons avoir de l’eau, a dit le leader autochtone.
Selon la dénonciation, les autorités fédérales “nous ont toujours mis comme conditions que, si nous disions oui au Train Maya, nous allions avoir de l’eau, des médicaments, des écoles, des investissements et du développement, mais sous conditions.
Les États du Sud-Est par lesquels le projet est prévu être construit sur 14000 kilomètres de voies ferroviaires sont Campeche, Yucatan, Quintana Roo, Tabasco et Chiapas.