Les membres du Red Documentación de las Organizaciones Defensoras de Migrantes (REDODEM) considèrent que la politique migratoire du gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador donne, non seulement, une continuité à celle d’Enrique Peña Nieto, qui vise à contenir les flux migratoires, mais est plus « agressive et déshumanisante » afin de plaire au gouvernement des États-Unis.
Lors d’une conférence de presse qui portait sur la publication du rapport « Les processus migratoires au Mexique : nouveaux visages, mêmes dynamiques », les membres du REDODEM ont signalé les détentions massives de personnes en situation de mobilité par les forces de sécurité de l’État, ayant comme objectif l’extradition sans considérer les profils de vulnérabilité des personnes migrantes.
Le document condense l’information sur les 36 000 personnes qui, en 2018, ont transité par plusieurs institutions et organisations affiliées à REDODEM qui reçoivent les migrant.e.s dans 13 différents états du Mexique.
Les membres de ce réseau ont fait part de leurs préoccupations quant à l’application de la nouvelle politique migratoire mise en place par le gouvernement actuel qui, dans un premier temps, a ouvert la porte à ceux et celles qui voyageaient dans les caravanes de migrant.e.s et, mais qui plus tard, après un accord migratoire avec les États-Unis, a décidé de se lancer dans des persécutions envers ces personnes en situation de mobilité.
Les défenseur.e.s ont averti qu’à partir du changement de politique migratoire du gouvernement de López Obrador et du rôle attribué à la Garde National de détenir les migrant.e.s « la xénophobie s’est intensifiée, donnant aux migrants le caractère d’envahisseurs. »
Selon le point de vue des organisations, pendant le mandat d’Enrique Peña Nieto, se sont mis au centre de la stratégie migratoire « la violence et le moyens élémentaires de dissuasion». Avec le nouveau gouvernement, ce qu’ils cherchent à effectuer est de « pulvériser les personnes d’une façon physique, psychologique et spirituelle ».
Dans un message dirigé à Andrés Manuel López Obrador, les défenseur.e.s ont décrit la politique migratoire actuelle comme étant dangereuse puisque « [… ] ne prend pas en compte les personnes, ni les droits humains, mais plutôt vise à favoriser les accords et les compromis signés avec des autres pays en relation d’inégalité.»
Parmi les actions détectées, « […] s’est trouvé de la violence, des détentions prolongées et surpeuplées, des traitement cruels et inhumains et la déportation. Sans compter l’usure des trajets migratoires avant l’effondrement du système de refuge au Mexique, qui cherche la pulvérisation des personnes comme stratégie pour dissuader la migration ».
Selon l’information obtenue par les installations de REDEDOM, parmi les 36 190 personnes qui sont passées par les installations déployées dans 13 différents états du pays, 3 881 étaient des personnes de moins de 18 ans, comptant 57.7% qui n’étaient pas accompagné.e.s; 83% étaient des filles ou des adolescentes; 24% des femmes étaient enceintes et avaient entre 14 et 19 ans.
Sur les 36 000 migrant.e.s passé.e.s en entrevue, 11 867 personnes provenaient de 14 différents pays et avaient passées par un processus de déportation et 1 364 étaient d’origine mexicaine en migration interne.
Les institutions qui intègrent la REDEDOM ont identifié comme principales causes de la migration la pauvreté des pays d’origine et/ou la violence généralisée. Elles ont identifié 4 200 personnes qui, selon leur parcours, seraient admissibles à faire une demande de réfugié.e.s au Mexique ou aux États-Unis.
Dans leur reportage, les organisations ont déclaré que 90% des personnes migrantes ont été victimes de délits, enregistrant 3 777 agressions, comptant des agressions sexuelles, des homicides, des vols, de l’extorsion, des agressions physiques, de l’exploitation de leur travail et des séquestrations, entres autres, et sont survenues principalement dans les états de Chiapas, Oaxaca, Tabasco et Veracruz.
Les organisations rapportent que leurs installations ont accueilli 1 364 personnes d’origine mexicaine qui ont vécu aux États-Unis et qui ont été déportées, des personnes qui ont un revenu équivalent entre 50 000 et 60 000 pesos par mois et qui étaient à la tête de la famille.
Photo : REDODEM
Référence : Resumen Latinoamericano (en espagnol seulement)