Le Comité de femmes de l’Association des travailleurs et travailleuses temporaires d’agence de placement ATTAP a participé au rassemblement pour ce 8 mars à Montréal afin de rendre visible la lutte et revendications des travailleuses migrantes sans statut ou à statut précaire dans le contexte de la covid-19.
Le collectif “Femmes de divers origines” a convoqué comme chaque année au rassemblement du 8 mars à Montréal. Plusieurs groupes de femmes ont participé et pris la parole pour dénoncer la situation d’exploitation à laquelle elles font face ainsi que les impacts liés à la covid-19 sur différents groupes qui souffrent du racisme systémique comme les communautés autochtones, les personnes migrantes, notamment les femmes. Le Comité de femmes de l’Association des travailleurs et travailleuses temporaires d’agence de placement ATTAP a été présent afin de parler de la lutte et les revendications des travailleuses migrantes sans statut ou à statut précaire.
“Nous ne sommes qu’une petite représentation de la grande quantité de femmes dont l’État canadien ne reconnaît pas comme une partie essentielle de l’économie du pays. Un an après le début de la pandémie mondiale de la COVID-19, les personnes sans statut, notamment les femmes, travaillons sans repos et dans des conditions extrêmement précaires, afin que les services de bases continuent d’exister. Nous travaillons sans assurance médicale ni sociale, dans les hôpitaux et les centres de santé, mais aussi dans les manufactures, les commerces, bureaux, domiciles, garderies… dans absolument tous les secteurs de l’activité économique et productive. Souvent, on est traitées « d’illégales » du fait qu’on travaille et on vit dans un pays qui nous rend invisibles. Nous avons passé à travers les 2 vagues de la pandémie, nous avons survécu à de nombreuses mesures pour contenir la propagation du virus. Malgré les milliers de morts et de contaminations, nous continuons à nous lever chaque jour pour aller travailler, pour survivre, malgré la peur de la maladie, et présentement aussi malgré une peur à la déportation de plus en plus présente, à cause des mesures de couvre-feu actuelles qui donnent plus de pouvoir aux forces policières. Nous sommes d’autant plus conscientes de la fragilité de nos vies, dans un système ou la vie des travailleuses importe peu. Dans cette journée de lutte et de défense des droits des femmes, nous exigeons, plus que jamais : La régularisation de notre statut au Canada, l’accès gratuit aux soins et services de santé, tels que la RAM-Q, l’accès aux mesures de soutien d’urgence telles que la PCRE, ainsi que l’accès au CSQ pour régulariser nos statuts migratoires, compétences fédérale et provinciale respectivement. Pour les femmes vivant à Montréal, la carte de résidence à titre de document d’identification valide et la fin immédiate du couvre-feu. En tant que femmes travailleuses migrantes, nous avons de la valeur, nous avons des droits, et ensemble nous luttons pour notre cause”.
Christina Ayala du Comité pour les droits humains en Amérique latine, CDHAL.
Ecoutez la nouvelle production audio en français du CDHAL.