Publié par REMA Mexique, le 9 avril 2025
Ejido de Carrizalillo, Mpio. Eduardo Neri, état de Guerrero, 9 avril 2025
Nous sommes sur le point de terminer les dix premiers jours de la récupération de nos terres, après que l’entreprise Equinox Gold ait décidé de ne pas assouplir sa position pour la signature d’un nouvel accord, malgré les grands efforts que l’assemblée de notre ejido de Carrizalillo a fait pour réduire drastiquement nos revendications.
Au cours de ces journées, certains événements ont eu lieu qui montrent que l’entreprise continue de mentir à ses actionnaires parce qu’il n’y a pas d’informations précises ni claires, et encore moins données en temps utile pour qu’ils puissent prendre des décisions. En d’autres termes, au cours des dix premiers jours de notre campement, il est apparu que les fameux efforts de négociation de l’entreprise n’étaient rien d’autre qu’une simulation dans laquelle trois communautés, l’État et les gouvernements municipaux sont tombés, et qui a exacerbé l’opinion publique locale à l’encontre de notre ejido. Elle nous a tous manipulés, y compris ses partenaires commerciaux, en nous faisant croire que, jusqu’à la dernière minute de l’accord précédent, elle faisait preuve, selon eux, de volonté et d’un grand désir de négocier.
Face à cette situation, notre annonce a suscité peu d’intérêt dans les médias, car nous avons laissé entendre que depuis septembre de l’année dernière, la société nous a envoyé la notification de cessation de l’exploitation minière malgré les sept mois restants de l’accord. Il en a été de même pour les grands flagorneurs qui se sont attachés à exalter la « terrible » perte d’emplois directs et indirects, mais qui ont fait preuve d’omission en ne manifestant aucun intérêt pour les actes de violation flagrante des droits du travail et des droits collectifs lorsque l’entreprise a envoyé des avis de résiliation à des personnes spécifiques, en particulier de l’ejido de Carrizalillo, mettant fin à la relation et contenant des phrases menaçantes et absurdes, ce qui s’est produit à l’encontre des concessionnaires et que nous avons montré aux médias en temps voulu. Malheureusement, ces mêmes flatteurs de l’investissement, de la croissance de l’emploi et ravis du progrès et du développement minier, qui aiment parler sous la protection d’une position étatique ou qui le font sans aucune position, mais qui sont mal informés, n’ont rien dit des accusations que nous avons portées contre des opérateurs de l’entreprise clairement impliqués à la fois dans la création et la mise en œuvre d’une campagne avec des préjugés évidents visant à créer de la violence, à augmenter les risques et les confrontations, qui ont abouti à des menaces de mort. Aujourd’hui, les propos du vice-président de l’entreprise qui, corne en main et harangue publique dans les rues de Carrizalillo, a déclaré que l’ejido mettait en danger l’avenir des enfants, paraissent ridicules. Maintenant que nous n’avons ni loyer ni terre à semer, nous supposons que le vice-président souffre d’insomnie et de tristesse pour la souffrance des enfants de notre peuple.
Ce que nous avons exprimé dans les paragraphes précédents n’est qu’une partie des divers événements que nous vivons quotidiennement et c’est pourquoi nous osons dire ouvertement que les opérateurs locaux d’Equinox Gold continuent de tromper l’opinion publique, les gouvernements de l’État et des municipalités, le gouvernement fédéral et mettent également en péril le sort de leurs actionnaires à Vancouver. Il y a un fait concluant à cet égard : une fois que M. Greg Smith, PDG d’Equinox Gold, a officiellement annoncé la suspension indéfinie de ses opérations dans le projet appelé Los Filos, il refuse de se conformer à ce qui est établi dans les lois et règlements mexicains, et ne respecte pas non plus les cadres établis dans les traités et accords internationaux : une fois que l’entreprise a décidé de clore la négociation qui permettait la continuité des opérations minières, elle devient TOTALEMENT RESPONSABLE de nous livrer la terre dans des conditions optimales pour nos activités agricoles. Ceci inclut bien sûr le non-respect de plusieurs autres procédures qui sont également réglementées et régulées et dont le non-respect viole bien sûr l’exercice de tous nos droits collectifs, humains et environnementaux.
Nous profitons de cette occasion pour vous informer qu’au cours de ces dix premiers jours, l’entreprise a visité notre camp à plusieurs reprises, mais toujours avec une prétention menaçante; Ils essaient de pénétrer sur nos terres en prétendant que nous provoquerons un désastre environnemental, ils essaient de créer de nouvelles confrontations agraires en violant et en détruisant les bornes et les limites contiguës entre eux et nous, ce qui ne fait qu’ajouter des problèmes au conflit, mais au fond, ils voudraient que nous les attaquions, ce que nous ne ferons sous aucun prétexte, Ils viennent aussi dans les locaux du camp pour qu’avec un notaire à la main, ou plutôt leur notaire, ils puissent témoigner, bien sûr, selon les intérêts de l’entreprise, d’actes qui, du point de vue étroit du notaire, peuvent être des preuves de notre rébellion afin de nous traduire en justice. En réalité, ce notaire n’est qu’une preuve de la légèreté avec laquelle il exerce la pratique notariale et, par conséquent, il est un acteur qui fait l’éloge de la dépossession, du déplacement et de l’illégalité, il finit donc par être une honte pour sa corporation.
Dix jours d’un campement qui se consolide et se renforce, dix jours au cours desquels les actions de l’entreprise à la bourse de Vancouver continuent de chuter, dix jours d’ILLÉGALITÉ en appliquant une suspension indéfinie, dix jours au cours desquels, au lieu de nous demander de planifier la fermeture et la post-fermeture de la mine, il est préférable de faire des efforts pour chercher le soutien des acteurs gouvernementaux qui l’abriteront, bien que nous soyons sûrs que ce ne sera pas si facile pour eux en raison du nombre de violations et d’illégalités qu’ils ont commises et dont certaines ont été signalées ci-dessus.
L’entreprise est en marge de la loi et nous pensons qu’elle tentera bientôt trois choses : l’une sera de corrompre les acteurs politiques pour qu’ils l’hébergent ; l’autre sera d’essayer de fuir le pays, compte tenu surtout de l’arrogance qui caractérise tous ses opérateurs locaux ; et la troisième sera que, si nous parvenons à consolider notre stratégie, le gouvernement fédéral mexicain obligera l’entreprise à s’asseoir et à négocier avec nous la fermeture et la post-fermeture qui, selon la loi et le droit, nous reviennent, ainsi qu’à compenser les dommages écologiques et environnementaux générés par son activité.