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Mines canadiennes au Mexique – Protestation après la mort d’un activiste
Des chandelles sont allumées à côté d’une banderole montrant la photo de Mariano Abarca Roblero.
Environ 250 manifestants ont pris part, jeudi, à une vigile à la mémoire de Mariano Abarca Roblero, dans la ville de Mexico.
Le militant, qui critiquait sévèrement les pratiques environnementales d’entreprises minières canadiennes actives au Mexique, a été abattu par un tireur en motocyclette, vendredi dernier. Le meurtre a été commis dans la ville de Chicomuselo, près de la frontière mexicaine avec le Guatemala.
Agitant des drapeaux et chantant des slogans devant l’ambassade du Canada au Mexique, les manifestants ont dénoncé les pratiques environnementales des minières canadiennes dans leur pays. Ils ont aussi demandé au gouvernement canadien d’enquêter sur la mort du militant.
Munis d’écriteaux dénonçant Blackfire et d’autres entreprises canadiennes, ils ont raconté, à tour de rôle, les dommages environnementaux dont ils ont été victimes. La plupart d’entre eux étaient des agriculteurs locaux et des activistes de l’État du Chiapas ayant voyagé vers la capitale mexicaine au cours de la nuit.
M. Abarca Roblero était connu pour son opposition soutenue à Blackfire Exploration, une entreprise privée de Calgary active dans le sud du Mexique. Selon lui, les activités de l’entreprise causaient la contamination des rivières de la région. Il la blâmait aussi pour la mort des récoltes et du bétail.
Les activistes affirment qu’avant d’être abattu, Mariano Abarca Roblero disait craindre pour sa vie. Ils soutiennent également qu’il aurait récemment dit à la police que des employés de Blackfire le menaçaient.
Blackfire se défend
De son côté, un porte-parole de Blackfire a reconnu, mercredi, que les dirigeants de l’entreprise ont été questionnés relativement à l’assassinat du militant. S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, il a toutefois indiqué que l’entreprise n’avait rien à voir avec le crime.
Le porte-parole a ajouté que Blackfire a demandé à l’ambassade canadienne d’intervenir dans le dossier après avoir appris que certains des employés de sa mine du Chiapas avaient été attaqués et battus en réponse au meurtre.
De son côté, la porte-parole de l’ambassade canadienne à Mexico a déclaré que cet acte violent était regrettable, mais que l’ambassade du Canada n’était pas impliquée dans l’enquête, qui relève des policiers mexicains.
Pour Marie-Dominik Langlois, du Comité pour les droits humains en Amérique latine, un organisme montréalais qui surveille les pratiques ouvrières des entreprises minières canadiennes, le meurtre illustre « la situation terrible » à laquelle sont confrontés ceux qui militent pour les droits de la personne au Mexique.
L’État du Chiapas, dans le sud du Mexique, est ouvert à l’exploitation minière depuis une dizaine d’années. La majorité des concessions qui s’y trouvent appartiennent à des entreprises canadiennes, et les résidents de la région s’inquiètent des répercussions environnementales de leurs activités.
Radio-Canada.ca avec Associated Press, Presse canadienne, CBC et Toronto Star