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Victoire pour les compagnies minières
Dès son premier discours à la tête de l’État, la première ministre australienne Julia Gillard a tendu la main à l’industrie minière. Elle renonce pour le moment au projet d’imposer à 40 % les bénéfices des compagnies à partir du 1er juin 2012. La surtaxe avait été annoncée par son prédécesseur, Kevin Rudd, qui a donné sa démission jeudi.
Avec cette annonce, Julia Gillard espère retrouver la confiance des multinationales.
Le projet de taxe sur les profits miniers avait affolé les investisseurs. En mai, l’entreprise anglo-suisse Xstrata avait même suspendu ses activités d’exploration de cuivre dans le nord-est de l’Australie.
Pour l’analyste Normand Champigny, de PricewaterhouseCoopers, le combat de Kevin Rudd pour taxer les riches exploitants est le dernier d’une série de revers politiques qui l’ont poussé vers la porte de sortie.
Il y a eu une levée de boucliers un peu partout pour dire que cette mesure n’était pas dans le meilleur intérêt économique de l’Australie à long terme.
— Normand Champigny, analyste senior, PricewaterhouseCoopers
Comme au Canada, l’économie australienne est dépendante de l’industrie minière. Normand Champigny ne va toutefois pas jusqu’à dire qu’une pareille situation pourrait se produire au pays. Les gouvernements provinciaux et fédéraux du Canada sont plutôt conciliants : la taxation y avoisine les 10 %.
D’après un reportage de Thomas Gerbet