HomePétitionPétition pour exiger justice pour Mariano Abarca devant la Cour fédérale du Canada

Pétition pour exiger justice pour Mariano Abarca devant la Cour fédérale du Canada

SOLIDARITÉ ¡Le Premier cas!
L’AMBASSADE DU CANADA DEVANT LES TRIBUNAUX POUR SON RÔLE DANS LES CONFLITS MINIERS AU MEXIQUE

À James Gordon Carr
Ministre de la Diversification du commerce international
Gouvernement du Canada;

À Crystia Freeland
Ministre des Affaires étrangères
Gouvernement du Canada;

À Cheryl Hardcastle
Membre du parlement du Canada
Parti NDP
Coprésidente du Sous-comité parlementaire des droits internationaux de la personne;

À David Sweet
Membre du parlement du Canada
Parti Conservateur
Coprésidente du Sous-comité parlementaire des droits internationaux de la personne;

À Anita Vandenbeld
Membre du Parlement du Canada
Parti Liberal
Présidente du Sous-comité parlementaire des droits internationaux de la personne;

Aux Ambassades du Canada en Amérique Latine

Pour la première fois, des représentants de l’ambassade canadienne au Mexique sont poursuivis en justice devant la Cour fédérale du Canada dans le cadre d’une plainte administrative pour avoir mené des négociations dangereuses dans un conflit minier lié à la criminalisation et au meurtre de Mariano Abarca au Chiapas en 2009. L’audience a eu lieu le 25 mars 2019 à Ottawa.

Le 27 novembre 2009, le leader local du Réseau mexicain des personnes affectées par l’exploitation minière (REMA), Mariano Abarca Roblero, a été assassiné dans la municipalité de Chicomuselo, dans l’État du Chiapas, à la suite d’une résistance active et pacifique menée par les communautés contre la compagnie qui extrayait la baryte. Tous les suspects étaient liés à la compagnie minière Blackfire Exploration, mais personne n’a été reconnu coupable de l’assassinat. L’enquête est toujours ouverte.

Jusqu’au jour de son assassinat, Mariano a été victime de menaces, d’actes d’intimidation, de coups, et d’une détention arbitraire sous de fausses accusations portées par l’entreprise minière, entre autres abus. Des copies de chèques déposés pendant plus d’un an sur le compte bancaire personnel du président de la municipalité par la société Blackfire ont été présentées à la Gendarmerie royale du Canada, sans que cela ait eu de conséquences. Au Mexique, une demande d’éclaircissement a été déposée auprès du bureau du contrôleur de l’État du Chiapas, mais leur réponse a été le silence.

L’ambassade canadienne au Mexique a entendu Mariano dénoncer les menaces qu’il avait reçues de la part d’un groupe de choc de la compagnie. Mariano a aussi alerté sur des autres dommages causés par les activités de l’entreprise minière.

La documentation obtenue auprès du ministère des Affaires étrangères du Canada en vertu de la Loi sur l’accès à l’information montre que, malgré le fait que l’ambassade du Canada était bien informée des conflits entre l’entreprise Blackfire et la communauté – y compris les menaces de mort contre M. Abarca -, l’ambassade a demandé au gouvernement de l’État du Chiapas de contrôler les manifestations contre la société canadienne dans la communauté.

Mariano a été emprisonné pendant huit jours sur de fausses accusations portées par les propriétaires de la société minière et a été relâché à la suite de pressions nationales et internationales sans aucune accusation. Mariano a décidé d’intenter une action en justice contre la compagnie minière et, quelques semaines plus tard, il a été tué devant son domicile à Chicomuselo, dans l’État du Chiapas. Les employés de la mine suspectés de l’assassinat ont finalement été libérés; les propriétaires de l’entreprise, en toute impunité.

Bien qu’ils soient responsables de leurs actes et de leurs omissions, le gouvernement canadien continue de nier les faits. Il nie également l’existence de politiques permettant de les tenir pour responsables de l’augmentation du danger de Mariano.

Nous savons que ce cas n’est pas unique. Nous savons que les ambassades canadiennes dans divers pays de la région ont agi en faveur des sociétés minières, même lorsque la vie et le bien-être de leurs peuples étaient menacés. Nous savons qu’ils sont intervenus dans l’élaboration de politiques relatives aux entreprises de pays tels que le Honduras et la Colombie. Et nous savons qu’ils ont contribué à légitimer des projets miniers confrontés à la résistance à ce modèle et aux graves dommages qu’il entraîne pour la santé, l’eau, les terres et les territoires que nous défendons.

Tout cela montre qu’il n’y a pas de volonté ni de cadre légal, de réglementation ou de protocole contraignant pour le personnel des ambassades canadiennes afin de garantir le respect des droits humains.
C’est pourquoi nous réclamons une enquête exhaustive et impartiale sur le cas Mariano Abarca Roblero. Nous demandons également que des mesures juridiques soient mises en place pour empêcher les ambassades de continuer à intervenir pour promouvoir les abus et la violation des droits humains que les sociétés minières canadiennes commettent dans d’autres pays.

Cordialement,

Cliquez ici pour accéder à la pétition (en anglais).

Photo et source : https://justiciaparamarianoabarca.wordpress.com