Nouvelle parue le 19 février 2023 dans 100% Noticias
Gioconda Belli a déclaré que, malgré les tentatives du régime de la déchoir de sa nationalité, elle continuera à être nicaraguayenne parce que c’est ainsi qu’elle a été capturée dans ses livres.
L’écrivaine Gioconda Belli, qui fait partie des 94 derniers Nicaraguayens à avoir été déchus de leur nationalité, a déchiré son passeport lors d’une entrevue en direct sur la radio et la télévision espagnoles (RTVE).
Le régime de Daniel Ortega et Rosario Murillo a également déchu Humberto Belli, le frère de l’écrivaine, de sa nationalité. Un fils de l’écrivaine a également été déchu de sa nationalité.
« Qu’il soit clair qu’ils ne vont pas m’intimider, je ne vais pas cesser d’être qui je suis parce que je n’ai pas ce document, ce document est délivré par un gouvernement que je ne connais pas, parce qu’il a assassiné », a déclaré l’écrivaine Gioconda Belli lors de l’entrevue.
Gioconda Belli a déclaré que malgré la tentative du régime de lui retirer sa nationalité, elle restera nicaraguayenne parce que c’est ainsi qu’elle a été capturée dans ses livres.
« Ce papier, qui est le passeport, ne fait pas vraiment de moi un Nicaraguayen. Cela ne m’enlève pas ma nationalité qu’ils aient changé la Constitution, parce qu’ils ne pouvaient pas la changer, une Constitution ne peut être changée qu’en deux périodes et ils l’ont fait de manière expresse, donc cela n’a aucune valeur », a ajouté l’écrivaine.
« Je ne suis pas ce document, je suis Gioconda Belli, je suis une poétesse nicaraguayenne et quand l’histoire aura oublié ces tyrans (Daniel Ortega et Rosario Murillo), je serai encore dans les livres en tant que poétesse nicaraguayenne », a-t-elle déclarée.
Le mercredi 15 février en après-midi, le magistrat Ernesto Rodríguez Mejía de la Cour d’appel de Managua a eu une résolution dans laquelle il a ordonné la déchéance de la nationalité de 94 citoyens, la plupart exilés, dont le régime a également ordonné la confiscation des biens « en faveur de l’État du Nicaragua ».
Parmi les personnes déchues de leur nationalité figurent Monseigneur Silvio José Báez, évêque auxiliaire de Managua, des journalistes, des défenseurs de droits humains et plusieurs prêtres en exil.
Le 9 février dernier, les députés sandinistes qui contrôlent l’Assemblée nationale ont modifié à la hâte la Constitution nicaraguayenne pour déchoir de leur nationalité 222 prisonniers politiques libérés de prison par Ortega et envoyés arbitrairement à Washington.