Ces derniers mois les menaces, attaques et harcèlements contre les femmes et les organisations qui défendent leurs droits dans les différentes régions de la Colombie ont fortement augmenté. Pour la plupart, ces actes sont perpétrés par des groupes paramilitaires. Avec cette Action Urgente, nous dénonçons les menaces reçues par la Corporación Sisma Mujer, une ONG féministe, dédiée à la défense des droits des femmes. Le 27 Janvier, l’organisme a reçu un courriel, dans lequel le groupe paramilitaire Bloque Central de las Águilas Negras Verdad y Muerte déclare l’organisation cible militaire, et annonce un plan visant à assassiner les membres ce même organisme. Les menaces ont également été dirigées vers d’autres organisations de droits humains, particulièrement ceux qui travaillent avec des personnes qui ont été forcées de fuir leur foyer en raison du conflit armé.
Nous vous demandons d’envoyer vos lettres (version espagnole) aux autorités colombiennes pour demander que des mesures appropriées soient prises face à cette grave situation.
*************version française ****************
J’ai été invité à intervenir au sujet des menaces de mort qu’ils ont reçu les membres de la Corporación Sisma Mujer, une organisation défendant les droits fondamentaux des femmes, dont le siège est à Bogotá.
Selon les informations dont je dispose à ce jour publiées par le Comité pour les droits humaines en Amérique latine (CDHAL), la Corporación Sisma Mujer a reçu un courrier électronique dans lequel le groupe paramilitaire Bloque Central de las Aguilas Negras Verdad y Muerte déclare la guerre à l’organisation et annonce son plan pour assassiner les membres de celle-ci. Les menaces s’adressent également à d’autres organisations de défense des droits humains, en particulier celles qui œuvrent auprès des personnes qui se sont vues obligées de fuir leurs foyers en raison du conflit armé interne.
Après avoir été informé par Amnistie Internationale, nous avons contacté la Corporación Sisma Mujer pour bien comprendre la situation. Pour cette raison, nous avons obtenu une copie de la poursuite qui a été présentée au procureur général de la Nation, le 4 février dernier (voir Annexe 1, ci-jointe).
Selon ce qui a été présenté au procureur général dans ce document, la Corporación Sisma Mujer a émis un communiqué le 17 novembre 2009 afin de dénoncer et condamner les menaces de mort reçues par les leaders et organisations de défense des droits humains de la part des groupes paramilitaires dans un courrier électronique de la table de concertation nationale de soutien aux organisations des populations déplacées (Mesa Nacional de Fortalecimiento a organisaciones de poblacion desplazada – MNFOPD), le jeudi 29 octobre 2009.
Le communiqué disait que dans différentes villes et municipalités de Colombie où intervient l’ « Observatoire pour les droits humains des femmes en Colombie : en situations de conflits les femmes ont encore des droits » des menaces avaient été faites à d’autres personnes ainsi qu’à l’ONG Taller Abierto. Il est important de souligner que cette organisation, à son tour, avait dénoncé devant l’opinion publique, à deux reprises (15 octobre et 9 novembre 2009), les menaces proférées contre plusieurs personnes et une série d’attaques directes contre les membres de l’entité, pour lesquelles il y a eu un suivi, par le biais d’appels téléphoniques, de menaces, de violences sexuelles et de meurtres perpétrés par des groupes paramilitaires.
De même, le 12 novembre 2009, Mme Yolanda Guzman, leader d’une des sections de la MNFOPD, a reçu des menaces sur son email personnel dans lequel on lui suggérait de démissionner de son travail et où ses enfants étaient également mentionnés. Cette menace a été portée à l’attention de la Corporación Yira Castro et de la directrice de Corporación Sisma Mujer par le transfert du message à leurs emails respectifs.
À cette grave situation s’ajoute un message intitulé “SEPTIEME BULLETIN AIGLES NOIRS », reçu par courrier électronique le 27 janvier 2010 par la Corporación Sisma Mujer, comprenant des menaces de mort à l’encontre des leaders des communautés déplacées, contre certaines de leurs organisations, et annonçant également l’existence d’un plan d’annihilation de plusieurs organisations des droits humains, dont la Corporación Sisma Mujer.
Ce message proférait également des menaces et insultes individuelles envers certaines personnes, dont plusieurs femmes impliquées dans l’observatoire dirigé par SISMA, parmi lesquelles certaines font l’objet de menaces pour la deuxième fois parce que leurs noms avait été inclus dans la menace reçue le 29 octobre 2009 dans les emails d’autres organisations sociales, comme c’est le cas de Mme Tránsito Jurado et de Mme Sofia Rivas.
Ces menaces m’inquiètent vraiment, surtout si l’on considère la répétition de celles-ci et de la violence généralisée en Colombie. Dans le contexte du conflit armé interne, plusieurs membres d’organisations des droits humains, des syndicats et d’autres organisations sociales ont été menacés et tués.
Étant donné la gravité de la situation, je vous engage à:
1. adopter immédiatement les mesures les plus appropriées pour assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychologique des membres des organisations des droits humains en question et de tous les défenseurs des droits humains en Colombie;
2. prendre immédiatement les mesures les plus appropriées pour garantir la sécurité et l’intégrité physique et psychologique des membres des organisations des droits humains en question, ainsi que de tous les défenseurs des droits humains en Colombie;
3. s’exprimer publiquement contre ces menaces et reconnaître la légitimité du travail de ces organisations des droits humains;
4. faire une investigation indépendante, approfondie et impartiale sur ces menaces, afin d’identifier les responsables, les traduire devant un tribunal compétent, indépendant, équitable et impartial, et appliquer les sanctions pénales et/ou administratives selon la loi ;
5. veiller à ce que prennent fin toutes formes d’agression, de harcèlement et de violence contre les défenseurs des droits humains en Colombie;
6. prendre immédiatement les mesures pour démanteler les groupes paramilitaires, selon les engagements pris par le gouvernement et en accord avec les recommandations de l’ONU;
7. veiller à l’application des dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits humains, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, en particulier en ce qui concerne la protection des droits de chacun « individuels ou collectifs, de promouvoir la protection et le respect des droits humains, des libertés fondamentales, aux niveaux national et international, et à y veiller» (art. 1) de même qu’en ce qui concerne l’obligation de l’État d’assurer « la protection de tous, individuellement et collectivement, de toute violence ou représailles, discrimination, déni de fait ou de droit, pression ou autre action arbitraire, dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration « (Art.12.2);
8. En général, la garantie du respect des droits humains et des libertés fondamentales dans le pays, conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par la Colombie.
Cordialement,
************* Version à envoyer ***************
Estimados(as) señores(as)
Se me ha instado a intervenir en relación con las amenazas de muerte que han recibido los miembros de la Corporación Sisma Mujer, organización de defensa de los derechos humanos de las mujeres, con sede en Bogotá.
De acuerdo a la información que tengo hasta el momento, difundida por el Comité por los derechos humanos en América latina (CDHAL), la Corporación Sisma Mujer recibió un correo electrónico, en el que el grupo paramilitar Bloque Central de las Águilas Negras Verdad y Muerte declara a la organización objetivo militar, y anuncia que existe un plan para asesinar a las integrantes de la misma. Las amenazas también se dirigían a otras organizaciones de derechos humanos, especialmente las que trabajan con personas que se han visto obligadas a huir de sus hogares a causa del conflicto armado interno.
La Corporación Sisma Mujer emitió un comunicado el 17 de Noviembre de 2009, para denunciar y rechazar las amenazas de muerte recibidas por lideresas, líderes y organizaciones defensoras de derechos humanos de parte de grupos paramilitares a través del correo electrónico de la Mesa Nacional de Fortalecimiento a organizaciones de población desplazada MNFOPD, el día jueves 29 de octubre de 2009.
En el comunicado, se indicó que en diferentes ciudades y municipios de Colombia en donde funciona el “Observatorio de los derechos humanos de las mujeres en Colombia: en situaciones de conflicto las mujeres también tienen derechos” ya se habían proferido amenazas en contra de otras personas y la ONG Taller Abierto. Es importante recalcar, que ésta organización, a su vez, había denunciado ante la opinión publica, en dos ocasiones diferentes (15 de octubre de 2009 y 9 de noviembre de 2009), las amenazas proferidas en contra de varias personas así como una serie de ataques directos contra miembros de la entidad, ente los que se cuentan seguimientos, amenazas mediante llamadas telefónicas, violencia sexual y asesinatos perpetrados por grupos paramilitares.
De igual manera, el 12 de noviembre de 2009, la señora Yolanda Guzmán, lideresa de uno de los espacios que integran la MNFOPD, recibió amenazas en su correo personal en donde se le advertía que dejara su trabajo y donde se involucraba también a sus hijos. Esta amenaza fue conocida por la Corporación Yira Castro y por la directora de Corporación Sisma Mujer a través de un reenvío de la amenaza que se hace a los respectivos correos electrónicos.
Sumándose a esta grave situación, el día 27 de enero de 2010, la Corporación Sisma Mujer recibió a través del correo electrónico institucional, un mensaje titulado “SEPTIMO BOLETIN AGUILAS NEGRAS”, en el cual se reciben amenazas de muerte contra lideresas comunitarias desplazadas, contra algunas de sus organizaciones, y tambien se anuncia que existe un plan de aniquilación en contra de varias organizaciones de derechos humanos, entre ellas la Corporación Sisma Mujer.
En este mensaje, e incluyeron también amenazas e insultos contra personas individualmente consideradas, entre ellas varias mujeres que pertenecen al proceso del Observatorio que es liderado por SISMA, algunas de las cuales son objeto de amenazas por segunda vez, ya que sus nombres habían sido incluidos en la amenaza que se recibió el 29 de octubre de 2009 en los correos de otras organizaciones sociales, como es el caso de la señora Tránsito Jurado y Sofía Rivas.
Estas amenazas me causan gran preocupación, sobre todo si tenemos en cuenta la reiteración de las mismas y la generalización de la violencia en Colombia. En el marco del conflicto armado interno se han amenazado y asesinado a diferentes miembros de organizaciones de derechos humanos, sindicatos y otras organizaciones sociales.
Teniendo en cuenta la gravedad de la situación, urjo a:
1. adoptar de manera inmediata las medidas más apropiadas para garantizar la seguridad y la integridad física y psicológica de los miembros de las organizaciones de derechos humanos mencionadas, así como de todos los defensores de derechos humanos en Colombia;
2. pronunciarse públicamente en contra de estas amenazas y reconocer la legitimidad de la labor de estas organizaciones de derechos humanos;
3. llevar a cabo una investigación independiente, exhaustiva e imparcial en torno a estas amenazas, con el fin de identificar a los responsables, llevarlos ante un tribunal competente, independiente, justo e imparcial y aplicarles las sanciones penales, y/o administrativas previstas por la ley;
4. velar por que se ponga fin a todo tipo de agresión, hostigamiento y violencia contra los defensores de los derechos humanos en Colombia;
5. emprender acciones inmediatas para desmantelar los grupos paramilitares, de acuerdo con los compromisos expresos del gobierno y con las recomendaciones de la ONU;
6. asegurar la aplicación de lo dispuesto por la Declaración sobre los Defensores de los Derechos Humanos, adoptada por la Asamblea General de la ONU el 9 de diciembre de 1998, en particular en lo referente a la protección del derecho de toda persona “individual o colectivo, de promover la protección y el respeto de los derechos humanos, de las libertades fundamentales, tanto en el plano nacional como internacional y a esforzarse por ellos” (Art.1) así como en lo relativo al deber del Estado de garantizar “la protección de toda persona, individual o colectivamente, frente a toda violencia o represalia, discriminación, negativa de hecho o de derecho, presión o cualquier otra acción arbitraria del ejercicio legítimo de los derechos mencionados en la presente Declaración” (Art.12.2);
7. de manera general, garantizar el respeto por los derechos humanos y las libertades fundamentales en todo el país de conformidad con las normas internacionales de derechos humanos ratificadas por Colombia.
Atentamente,
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Sr. Álvaro Uribe Vélez
Presidente de la República
Palacio de Nariño
Carrera 8 No.6-26
Bogotá, COLOMBIA
Fax:+57 1 565 8625
Sr. Guillermo Mendoza Diago
Fiscal General de la Nación
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Bogotá, Colombia
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Sr. Diego Andrés Molano Aponte
Director de la Agencia Presidencial para
la Acción Social y la Cooperación Internacional
Edificio Principal Calle 7 No. 6-54
Bogotá, Colombia
Fax: +57 1 284 4120
Sr. Volmar Antonio Pérez Ortiz
Defensor del pueblo
Calle 55 No. 10-32 Bogota
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Sr. Rubén Darío Montoya Mejía
Defensor del Pueblo Regional Bogotá
Sr. Carlos Franco Echavarría
Director del programa presidencial
de derechos humanos y DIH
Fax: +57 1 565 9797
Sr. Gabriel Silva Lujan
Ministro de defensa
Sr. Alejandro Ordoñez Maldonado
Procurador General de la Nación
Misión permanente de Colombia ante
Naciones Unidas en Ginebra
Sr. jaime Girón Duarte
Embajador de Colombia en Canada
Sra. Marta Lucía Piñeros
Consul de Colombia en Montréal
Corporación Sisma Mujer
CDHAL Comité pour les droits humains
en Amerique latine