Communiqué publié par le Réseau national des femmes défenseures de droits humains au Honduras le 19 septembre 2023
Le 19 septembre dernier, entre deux et quatre heures du matin, au moins quatre hommes armés de fusils d’assaut ont été repérés en train de rôder autour de la maison de la coordinatrice nationale de la Organización Fraternal Negra Hondureña (OFRANEH), Miriam Miranda, dans la communauté de Faya, Vallecito, dans le département de Colón.
Les militaires qui gardaient la maison de Miriam, à la demande de l’organisation, ont pu entendre ces hommes se déplacer près de la maison et leur ont demandé de s’identifier, ce qu’ils n’ont évidemment pas fait et se sont enfuis. Cependant, elles ont pu les regarder, constater qu’ils n’étaient pas Garifuna et noter le calibre de leurs armes, et les ont entendus dire que la prochaine fois, ils viendraient se mettre à l’abri.
Le Réseau national des femmes défenseurs des droits humains au Honduras a dénoncé et mis en garde contre le risque élevé qui pèse sur le travail de l’OFRANEH et sur les communautés, car les incidents d’agression contre leur organisation se multiplient à une vitesse vertigineuse.
Miriam Miranda est membre de notre organisation et une femme reconnue pour sa lutte et sa pensée qui a défié les pouvoirs racistes et patriarcaux qui menacent son peuple Garifuna et le mouvement social hondurien.
Nous demandons publiquement au Mécanisme national de protection de protéger sa vie et celle de son peuple en garantissant les mesures nécessaires pour protéger son intégrité physique et émotionnelle.
Nous demandons que les personnes qui la menacent, la harcèlent et tentent de lui nuire soient renvoyées, fassent l’objet d’une enquête et soient punies pour leurs tentatives criminelles.
Nous alertons le peuple hondurien et l’opinion internationale sur la situation de risque dans laquelle se trouvent les femmes défenseurs de la vie et de la justice au Honduras, et aujourd’hui en particulier Miriam Miranda, qui subit depuis des années des agressions et des persécutions pour avoir défendu ce qui lui revient de droit en tant que peuple ancestral.
Tegucigalpa, 19 septembre 2023.