HomeCommuniquéHonduras: Des organisations demandent la libération des 8 défenseurs de l’eau de Guapinol et du secteur San Pedro au Honduras, après deux ans de détention arbitraire

Honduras: Des organisations demandent la libération des 8 défenseurs de l’eau de Guapinol et du secteur San Pedro au Honduras, après deux ans de détention arbitraire

*Les signatures seront acceptées jusqu’à 8h00, heure du Honduras, le mardi 17 août.*

Lettre ouverte présentée par l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), dans le cadre de l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits Humains – International, Comité de défense des biens communs et publics de Tocoa et le Bufete Justicia para los Pueblos.

 

17 août 2021

Honorable Rolando Argueta, Président de la Cour suprême de justice du Honduras

CC : Honorable chambre pénale, Cour suprême de justice du Honduras.

Ref : Demande de prolongation de la détention provisoire des défenseurs de l’environnement de Guapinol et du secteur San Pedro : Ewer Alexander Cedillo Cruz, José Abelino Cedillo Cantarero, José Daniel Márquez Márquez, Kelvin Alejandro Romero Martínez, Porfirio Sorto Cedillo, Orbin Nahuan Hernández, Arnol Javier Alemán et Jeremías Martínez.

 

Cher Président de l’honorable Cour suprême de justice et honorables membres de la chambre pénale:

Salutations cordiales de la part des institutions et organisations qui ont suivi avec attention et préoccupation les représailles exercées contre la protestation légitime, menée par le Comité de défense des biens communs et publics de Tocoa. Ces représailles incluent des poursuites judiciaires et la détention arbitraire prolongée de huit défenseur.euse.s de l’environnement, membres du Comité.

Le délai légal de deux ans de détention provisoire expire le 26 août prochain pour les huit défenseur.euse.s de l’environnement membres du Comité, détenus depuis le 26 août 2019 pour les crimes d »incendie criminel aggravé » et de « privation injuste de liberté ».

En raison de la fin de la période de détention provisoire, le ministère public, par l’intermédiaire du procureur Humberto José Gonzáles Herrera, a présenté une demande au tribunal de Trujillo afin d’obtenir un relevé détaillé de la date de la détention provisoire des huit défenseur.euse.s des droits humains, ainsi que des informations sur l’état actuel de l’affaire, afin de demander le 29 juillet devant la Cour suprême de justice la prolongation de la détention provisoire des accusés, en attendant la tenue du procès oral et public. L’équipe juridique de la défense a déposé deux dossiers contenant des arguments juridiques pour s’opposer à cette demande, d’abord devant la CSJ le 10 août et un second dossier devant la Chambre criminelle le 12 août.

Par la présente lettre, nous demandons respectueusement que la prolongation de la détention provisoire demandée par le ministère public soit rejetée et que les huit accusés soient autorisés à poursuivre leur procès pénal en liberté.

Les organisations signataires de cette lettre rappellent que dans son avis numéro 85/2020 adopté le 26 novembre 2020, le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies a établi que la privation de liberté d’Ewer Alexander Cedillo Cruz, José Abelino Cedillo Cantarero, José Daniel Márquez Márquez, Kelvin Alejandro Romero Martínez, Porfirio Sorto Cedillo, Orbin Nahuan Hernández, Arnol Javier Alemán et Jeremías Martínez est arbitraire, dans la mesure où :

  1. Le Groupe de travail souligne que, selon la Déclaration universelle des droits humains, la présomption d’innocence et le droit d’être présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été prouvée conformément à la loi doivent être respectés. Ces principes ont clairement été violés dans ce cas. De plus, le gouvernement n’a pas nié que la détention préventive automatique a été appliquée aux huit défenseur.euse.s, ce qui contrevient au droit à la présomption d’innocence, ainsi qu’à l’article 9 du Pacte.  En outre, le Groupe de travail observe que les accusé.e.s ont été détenus sous ce régime bien au-delà de la durée autorisée par la loi et les normes internationales.  La source a insisté sur le fait que la décision judiciaire ordonnant la détention préventive n’est pas suffisamment motivée pour justifier son application ;
  2. En outre, le Groupe de travail note que le tribunal n’a pas répondu aux fréquentes demandes d’appel et d’habeas corpus déposées, notamment lorsque la santé des accusé.e.s était en danger en raison de l’insalubrité et du manque de soins. Les huit défenseur.euse.s ont été privés de leur droit à un recours judiciaire effectif ;
  3. Le Groupe de travail conclut que la source a présenté un cas crédible et clair de violation des principes qui garantiraient un procès équitable aux huit défenseur.euse.s, y compris la violation de leurs droits à l’égalité de traitement devant la loi, de leur droit à la non-discrimination et de l’indépendance des tribunaux dans la poursuite des cas[1]. 

Pour toutes ces raisons, le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies a exhorté l’État du Honduras à prendre des mesures urgentes pour garantir la libération immédiate des huit défenseur.euse.s des droits humains. Ainsi qu’à leur accorder le droit d’obtenir une indemnisation, une réparation nécessaire face à la violation de leurs droits, et l’adoption de mesures appropriées contre les responsables de la violation de leurs droits.

De plus, dans le contexte de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19, la privation de liberté des huit défenseur.euse.s présente un risque important pour leur santé et leur intégrité physique. Dans ce contexte, la Commission interaméricaine des droits humains, dans sa résolution 1/2020 Pandémie et droits humains dans les Amériques, a recommandé à ses États membres :

  1. Adopter des mesures pour remédier à la surpopulation des centres de détention, notamment en réévaluant les cas de détention provisoire afin d’identifier ceux et celles qui peuvent être affectés à des mesures alternatives à l’emprisonnement, en donnant la priorité aux populations les plus vulnérables à la COVID-19.

Conformément à l’avis émis par le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies , ainsi qu’aux recommandations de la Commission interaméricaine des droits humains, les organisations signataires de cette lettre demandent à la Cour suprême de justice de bien vouloir déclarer que la prolongation de la détention provisoire des huit accusé.e.s est infondée. Donc, de permettre que les accusés puissent poursuivre leur procès en toute liberté, en garantissant leur droit à une procédure régulière et à un procès équitable et impartial.

 

[1] Nations unies, Avis adoptés par le Groupe de travail sur la détention arbitraire lors de sa 89e session, 23-27 novembre 2020. Avis n° 85/2020, concernant José Daniel Márquez, Kelvin Alejandro Romero Martínez, José Abelino Cedillo, Porfirio Sorto Cedillo, Orbín Nahúm Hernández, Arnold Javier Alemán, Ewer Alexander Cedillo Cruz et Jeremías Martínez Díaz (Honduras).

[2] Organisation des États américains, Résolution 1/2020 de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).

 

Christliche Initiative Romero e.V.

Allemagne

Informationsgruppe Lateinamerika-IGLA

Autriche

Red europea de Comités Oscar Romero

Belgique

University of Guelph

Canada

Comité por los derechos humanos en America latina

Canada

Colectiva Chancha Negra

Costa Rica

Frente Amplio

Costa Rica

Universidad Nacional

Costa Rica

Fundación Alboan

Espagne

Universidad Complutense de Madrid

Espagne

Justice in Mining Network

Espagne

Entrepueblos-Entrepobles-Entrepobos-Herriarte

Espagne

Alianza Americas

États-Unis

Bay Area chapter of the Committee in Solidarity with the People of El Salvador

États-Unis

Casa de Misericordia

États-Unis

Centro de Recursos Centroamericano (CARECEN-LA)

États-Unis

Committee in Solidarity with the People of El Salvador, CISPES

États-Unis

Conference for Mercy Higher Education

États-Unis

Congregation of Our Lady of Charity of the Good Shepherd, US Provinces

États-Unis

EarthRights International

États-Unis

Faith in Action

États-Unis

Harry J Bury Twin Cities Nonviolent

États-Unis

INation Media

États-Unis

Interfaith Movement for Human Integrity

États-Unis

Latin America Task Force of Interfaith Council for Peace &Justice

États-Unis

Latin America Working Group

États-Unis

Maryknoll Office for Global Concerns

États-Unis

Mercy Focus on Haiti

États-Unis

Mothers & Others: Justice and Mercy for Immigrants

États-Unis

National Advocacy Center of the Sisters of the Good Shepherd

États-Unis

Pax Christi Metro DC-Baltimore

États-Unis

Pax Christi USA

États-Unis

School of the Americas Watch

États-Unis

Servants of Mary, US/Jamaica Community Council

États-Unis

SHARE FOUNDATION

États-Unis

Sister of Mercy

États-Unis

Sisters of Mercy of the Americas – Justice Team, Washington, DC

États-Unis

Social Justice Chair, Congregation Sherith Israel

États-Unis

Unitarian Universalist Service Committee

États-Unis

University of San Francisco

États-Unis

Ursuline Sister of Louisville, Kentucky

États-Unis

Witness for Peace Solidarity Collective

États-Unis

Women Against Military Madness Newsletter

États-Unis

Dance for Joy

États-Unis

Dorchester Solidarity Network

États-Unis

Comunidad Maya Pixan Ixim

États-Unis et le Territoire Maya, Guatemala

Prensa Comunitaria

Guatemala

Asociación por la Democracia y los Derechos Humanos, ASOPODEHU

Honduras

Asonog

Honduras

Bufete Estudios para la Dignidad.

Honduras

Bufete Justicia para los Pueblos

Honduras

Centro De Prevención, Tratamiento Y Rehabilitación De Las Víctimas De La Tortura Y Sus Familiares (CPTRT)

Honduras

CIPREVI

Honduras

CIPRODEH

Honduras

Comite de defensa de bienes comunes y publicos

Honduras

COPINH

Honduras

Equipo Jurídico por los Derechos Humanos

Honduras

ERIC-SJ

Honduras

Hermanas de Notre Dame

Honduras

La Insurrecta

Honduras

MILPAH

Honduras

Movimiento Amplio por la Dignidad y la Justicia

Honduras

Organización Fraternal Negra Hondureña, OFRANE

Honduras

Pastoral Social y Ecológica

Honduras

Patronato pro mejoramiento Toronjal

Honduras

Programa Paso a Paso- Honduras

Honduras

Red Nacional de Defensoras de derechos humanos en Honduras

Honduras

Coordinadora de organizaciones Populares del Aguan , COPA

Honduras

Fundación San Alonso Rodríguez

Honduras

Parroquia San Isidro Labrador, Tocoa.

Honduras

Purificadora Comunitaria Buenos Aires

Honduras

Foro de Mujerse por la Vida

Honduras

Collettivo Italia Centro America, CICA

Italie

Organización Mundial Contra la Tortura (OMCT), en el marco del Observatorio para la Protección de Defensores de Derechos Humanos programa conjunto de la OMCT y la FIDH

International

FIDH, en el marco del Observatorio para la Protección de Defensores de Derechos Humanos programa conjunto de la OMCT y la FIDH

International

Iniciativa Mesoamericana de mujeres defensoras de derechos humanos

Mesoamerique

Protección Internacional Mesoamérica

Mesoamerique

El comite de solidaridad con America Latina

Norvège

Centro por la Justicia y el Derecho Internacional (CEJIL)

Régional

Due Process of Law Foundation

Régional

Alianza Centroamericana Frente a la Mineria

Régional

CIVICUS

Sudafrique

Individus et étudiants des États-Unis, de l’Uruguay, et de l’Honduras.

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Source photo: Guapinol Resiste