Communiqué du Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH)
Après avoir condamné David Castillo en tant que co-auteur du meurtre de Berta Cáceres, il faut maintenant responsabiliser les commanditaires du crime, la famille Atala Zablah. #FaltanLosAtala
À la lumière de la condamnation de l’accusé David Castillo pour le meurtre de notre compañera Berta Cáceres, prononcée par la Justice nationale hondurienne, le COPINH, l’équipe juridique du Large Mouvement pour la Dignité et la Justice, ainsi que les filles, le fils et la mère de Berta Cáceres, communiquent à la communauté nationale et internationale ce qui suit :
- La condamnation prononcée par le tribunal indique que les structures de pouvoir n’ont pas réussi, dans ce cas, à corrompre le système judiciaire. La structure criminelle de la famille Atala Zablah, dont le condamné David Castillo Mejía est un lié, n’a pas atteint ses objectifs.
- Nous réaffirmons que la Mission de Berta Cáceres pour la justice au Honduras ne s’arrête pas avec cette décision. Au contraire, elle est fermement engagée à poursuivre en justice les commanditaires de ce crime, Daniel Atala Midence, José Eduardo Atala, Pedro Atala et Jacobo Atala, ainsi que les autres personnes et institutions impliquées.
- Nous reconnaissons que cette étape vers la justice est une victoire pour les personnes du monde entier, pour celles et ceux qui ont accompagné ce procès, pour la communauté solidaire et pour les droits humains.
- Nous demandons l’annulation immédiate de la concession du fleuve sacré Gualcarque de la communauté Lenca, ainsi que la poursuite en justice de toutes les personnes impliquées dans une telle concession illégale et corrompue.
- Nous exigeons le démantèlement des réseaux criminels qui persistent jusqu’à ce jour. Ses mêmes réseaux criminels qui ont agi au cours du procès pour favoriser l’impunité des crimes graves, dont nous avons exposé par les preuves fournies au cours du procès.
- Nous dénonçons la maltraitance systématique et constante des victimes par les agents publics. Il est inacceptable qu’une victime soit privée de parole lors d’un procès ou soit refusée d’accès à une enceinte judiciaire.
- Nous sommes profondément reconnaissants pour tout le soutien national et international des communautés, des organisations, des institutions et des personnes solidaires qui ont participé et rendu possible la mise en place d’une justice.
- Nous exhortons la communauté internationale et nationale à continuer à lutter contre l’impunité au Honduras, ainsi qu’à soutenir les efforts remarquables des organisations communautaires et populaires.
- Reprenant les mots de notre chère Berta Cáceres, nous réitérons que la justice est construite par le peuple à partir de notre travail quotidien et à partir de la défense de nos territoires. Tout comme à travers, la réalisation de nos projets de vie et à travers notre lutte constante contre les inégalités et les injustices.
Source :copinh.org
Source photo: aplaneta.org