HomeCommuniquéImpressions préliminaires sur les résultats de l’élection présidentielle de 2022 en Colombie

Impressions préliminaires sur les résultats de l’élection présidentielle de 2022 en Colombie

La mission a visité les bureaux de vote suivants à Buenaventura: Tenorio Paloseco, Lleras. Fundación Social Ana Victoria, Instituto Femenino la Anunciacion, Juan José Rondón Barrio Juan XXIII, Antonio Nariño, Gamboa, La Gloria and Los Granadinos.

  1. Les élections se sont déroulées dans le calme et la sérénité. Il n’a pas été fait état de violences généralisées le jour du scrutin.
  2. Nous avons observé que les électeur·trices ont eu accès aux bureaux de vote sans entrave. À Buenaventura, nous n’avons rien observé d’anormal dans aucun des centres de vote que nous avons visités.
  3. Le taux de participation a été supérieur à la normale, ce qui signifie que les gens se sont rendus aux urnes. Il est clair que beaucoup plus de Colombien.ne.s ont participé à cette élection que lors des élections précédentes.
  4. Le refus d’entrée aux observateurs internationaux est très préoccupant. Les observateurs internationaux sont essentiels à des élections équitables et transparentes ; les détenir et leur refuser l’entrée est contraire aux normes internationales et contribue à la perte de confiance dans des élections équitables et transparentes.
  5. Avant le jour du scrutin, les organisations communautaires nous ont fait part de leurs graves préoccupations :
    • Dans tout le paysage politique, les gens n’ont pas confiance dans le système électoral en raison de fraudes électorales dans le passé.
    • Il y a eu un niveau élevé de violence d’État dans le pays pendant les mobilisations de masse des années précédentes. créant un climat de peur pour les citoyen.ne.s, concernant l’expression libre de leurs affiliations politiques.
  6. Le jour des élections, plusieurs rapports ont fait état de tables de vote dépourvues de témoins. Nous avons nous-mêmes entendu plusieurs personnes nous signaler l’absence de témoins à de nombreuses tables. Cela est dû en partie à des problèmes dans le processus d’enregistrement des témoins.
  7. Un niveau élevé de menaces et d’intimidation à l’égard des candidat.e.s politiques pendant la période électorale est très préoccupant.
  8. Nous avons entendu des rapports selon lesquels des entreprises ont contraint et intimidé leurs employé.e.s afin qu’ils et elles votent pour certains candidats.
  9. L’intervention du bureau du procureur général dans plusieurs cas de destitution de représentant.e.s élus, comme la suspension de Daniel Quintero, le maire de Medellin, est préoccupante et mine la confiance dans le processus électoral.
  10. De nombreuses organisations communautaires que nous avons rencontrées se sont dites préoccupées par le fait que plusieurs communautés autochtones et afro-colombiennes n’ont pas pu voter en raison de leur déplacement. L’une de ces communautés, Wounaan Nonan, que nous avons rencontrée à Buenaventura, a été délogée au cours des trois derniers mois de Guayacan Santa Rosa et Valledupar.

Recommendations:

  1. La communauté internationale doit continuer à faire pression sur le gouvernement colombien pour qu’il organise des élections équitables et transparentes.
  2. Le gouvernement colombien doit permettre à tous les observateurs internationaux de participer à la surveillance du processus électoral sans aucune restriction.
  3. Le gouvernement colombien doit mettre fin à l’utilisation de force excessive et disproportionnée contre les mobilisations pacifiques et les manifestations de soutien à certains candidat.e.s politiques.
  4. Le gouvernement colombien doit assurer la sécurité des candidat.e.s politiques. Les candidat.e.s ne doivent pas faire l’objet d’intimidation et/ou de menaces de mort.
  5. Le Président et les forces armées doivent assurer la sécurité des candidat.e.s en s’abstenant de faire des déclarations publiques contre des candidat.e.s qui pourraient ouvrir la voie à l’intimidation et/ou à la violence contre certain.e.s d’entre eux et elles.
  6. Le gouvernement doit mettre en place une période de vote de 12 heures minimum. La période de vote actuelle de 8 heures ne permet pas une participation populaire suffisante. Les électeur.trice.s qui se trouvent déjà dans la file d’attente au moment de la fermeture des bureaux de vote devraient être autorisé.e.s à voter. Ceci est une pratique courante dans de nombreux pays.
  7. Le gouvernement devrait assurer un contrôle ou un examen approprié du logiciel électoral par tous les partis politiques. Nous avons rencontré des représentant.e.s de partis politiques qui nous ont fait part de leurs inquiétudes et d’irrégularités spécifiques concernant les divers logiciels utilisés dans le processus électoral.

Membres de la délégation: Dr. Terry Gibbs, Karen Jarrett, Dr. Timothy Bood, Jase Tanner, Julia Emma Zaldua, et Raúl Burbano.

La mission fournira un rapport plus détaillé dans les semaines à venir.

Texte original: Common Frontiers

Photo: infobae.com