Le leader indigène kayapó Raoni Metuktire est venu début mai en Europe pour mobiliser l’opinion publique en faveur de son peuple qui mène campagne contre le barrage de Belo Monte sur le Xingu en Amazonie brésilienne.
Raoni a déclaré : ’J’ai toujours retenu mon peuple de faire la guerre, mais je suis très inquiet maintenant. Il est temps que nous reprenions ce qui nous appartient’.
Il a ajouté que ‘3 000 guerriers’ étaient prêts à prendre les armes.
Raoni a rencontré Jacques Chirac et a demandé au président Sarkozy d’intervenir auprès du président Lula pour qu’il n’autorise pas la construction du barrage.
Ce barrage, s’il est construit, sera le troisième plus grand au monde, il inondera un immense territoire, assèchera certaines parties du Xingu, détruira la forêt et réduira le stock de poissons dont les Indiens dépendent pour leur survie.
L’afflux d’immigrants dans la région que suscitera la construction du barrage provoquera d’inévitables conflits et introduira des maladies mettant la vie des Indiens en danger.
Les Indiens ont organisé plusieurs manifestations contre le barrage. Ils ont récemment bloqué un ferry qui traverse le Xingu et projettent de créer une ‘communauté multi-ethnique’ qui occupera le site de construction du barrage dans le cours inférieur du fleuve.
Raoni et d’autres leaders indigènes ont déclaré : ‘Nous ne voulons pas du barrage hydroélectrique de Belo Monte car nous savons qu’il n’apportera que destruction… encore plus d’entreprises, plus de fermes, il favorisera l’invasion de nos terres, les conflits et même la construction de nouveaux barrages. Si l’homme blanc continue ainsi, tout sera très vite anéanti… Nous avons déjà prévenu le gouvernement que si la construction du barrage avait lieu, la guerre serait déclarée et il en porterait la responsabilité’.
Le leader kayapó Megaron Txucarramãe, dans une lettre adressée à la presse internationale, a déclaré : ‘Ce que nous voulons, c’est l’annulation du projet de construction de Belo Monte… Lula se montre lui-même comme l’ennemi numéro un des Indiens… Nous, les Indiens, les premiers habitants de ce pays, sommes totalement abandonnés et déconsidérés par le gouvernement Lula qui veut nous anéantir’.
Le bureau du procureur de la République du Brésil appelle au retrait de la licence de construction du barrage, invoquant le fait que les études d’impacts environnementaux ont été menées de manière partielle et que les Indiens et les autres populations affectées n’ont pas été consultés de manière adéquate.