Source : Mapder
À la communauté internationale:
Compte tenu des récentes actions du Ministère Public et du gouvernement du Honduras en relation avec l’assassinat de la leader autochtone Lenca Berta Cáceres et la tentative d’assassinat du défenseur de DDHH Gustavo Castro, nous exprimons ce qui suit au nom de ces victimes que nous représentons:
Nous sommes préoccupés par l’absence de reconnaissance des droits des victimes en ce qui concerne le fait que nous soyons tenus à l’écart des investigations par l’illégale culture du secret imposée par le Ministère Public. Ils continuent de nous nier l’accès à une participation active dans l’enquête.
Il est d’ailleurs grandement évident que cette enquête ne se fait pas de manière exhaustive. Il n’y a pas eu d’actions ou de poursuites importantes faites afin de déterminer l’ensemble des auteurs intellectuels, que ce soient d’autres membres de l’armée, les responsabilités institutionnelles de ce corps, ou des directeurs ou groupes économiques qui forment l’entreprise DESA. De la même façon, nous constatons que malgré les exigences fiscales présentées, il y a peu de clarté quant aux responsabilités des hommes accusés et qu’il y a de sérieuses déficiences dans les éléments de preuve présentés.
Devant tout cela, nous insistons, à nouveau, sur la nécessité que le Ministère Public rompt avec la culture du secret avec laquelle il a mené l’enquête et ce, pour nous, les victimes.
Toutes les carences et les vides retrouvés dans les différentes étapes des enquêtes sur l’assassinat ainsi que la tentative d’assassinat ne laissent pas de doute quant à la nécessité immédiate de la participation d’une équipe interdisciplinaire d’experts, qui seraient indépendants et internationaux, afin de garantir un processus transparent et objectif qui irait contre tous ceux impliqués également derrière ces faits, évident que ce vil crime reste impuni.
Devant ces faibles et incomplètes enquêtes, et puisque Gustavo Castro n’était pas tenu informé des avances dans celles-ci, Castro a justement décidé de s’investir activement de manière privée dans le processus d’investigation et judiciaire.
Nous demandons qu’en raison de tous les indices qui démontrent la participation de l’entreprise DESA au crime, celle-ci se retire immédiatement de la rivière Gualcarque et assume ses responsabilités, ainsi que doivent le faire toutes les entités financières impliquées.
Nous réitérons:
La justice pour Berta et Gustavo, c’est la justice pour le monde!
Berta vit!
Fait dans la ville de Mexico, le 13 mai 2016. Bertha Zúniga, Gustavo Castro, Conseil Civique d’Organisations Populaires et Autochtones du Honduras – COPINH, Otros Mundos, Movimiento Amplio por la Dignidad y la Justicia.
