Ils omettent et déforment des données sur les féminicides dans le troisième Rapport
Journal La Jornada
Vendredi, 4 septembre 2009, p. 18
Par Mariana Norandi
Conformément aux données fournies par l’organisation civile Justicia Para Nuestras Hijas (Justice pour nos filles), cette année, dans l’état de Chihuahua 106 féménicides ont été enregistrés, dont 67 dans la ville de Juárez. Cependant, des organisations pour la défense des droits humains des femmes ont soutenu que dans le troisième Rapport du Gouvernement n’apparaissent pas ces données et que d’autres données sont dénaturées, ce qui reflète l’impunité absolue de l’État mexicain envers les responsables de ces crimes.
Luz Estela Castro Rodríguez, présidente du Centre des Droits humains des Femmes à Chihuahua, a signalé que l’information fournie par l’Exécutif en matière de violence envers les femmes est hors contexte, puisqu’elle ne tient pas compte de l’actuelle militarisation de la zone et, par conséquent, de l’augmentation de la violation des droits humains des femmes. On ne peut parler d’implémentation des actions pour éradiquer la violence contre les femmes dans un contexte de militarisation, alors que nous documentons des violations par des hommes armés, militaires ou des sicaires, et que s’est accrue la situation de la prostitution et la traite de personnes.
Elle a ajouté que dans le Rapport il n’y a pas de reddition de comptes en termes de résultats juridiques de féminicides ni en ce qui a trait au paiement pour réparation des dommages.
Le paiement dans une réparation des dommages ne touche pas seulement les questions économiques, mais inclut la reconnaissance de la négligence, l’omission de cas et la découverte des responsables des assassinats.
Elle a expliqué que le Rapport ne reconnait que huit femmes égarées dans ville de Juárez, alors qu’à ce chiffre devraient s’ajouter les femmes disparues à l’échelle étatique et celles dont le corps n’a pas été identifié. Seulement que dans la morgue de la ville de Juárez se trouvent 28 squelettes qui n’ont pas pu être identifiés, a-t-elle commenté.
D’autre part, Leticia Cuevas, coordinatrice nationale du Réseau pour les droits sexuels et de reproduction au Mexique, a soutenu que le rapport omet toute information en relation avec l’avortement et la norme officielle mexicaine 046 sur la violence familiale, sexuelle et contre les femmes qui, entre autres, exige au personnel de santé d’offrir la contraception d’urgence aux victimes de viol.
C’est un rapport schizophrène où apparemment les politiques vont bien, mais qui ne présente aucune donnée spécifique et par conséquent, nous ne savons pas si les politiques implémentées fonctionnent, a-t-elle conclu.