Bulletin informatif no. 8 – 2020
La cause de Berta Caceres
Les actions désespérées de la représentation légale de l’accusé David Castillo démontrent leur conviction de la culpabilité de leur client. En ce sens, la campagne de désinformation qu’ils mènent sur cette affaire et les attaques sans scrupules contre les victimes, les organisations sociales et même la communauté internationale, ainsi que les manoeuvres dilatoires, sont compréhensibles. Ils cherchent ainsi à maintenir l’impunité à laquelle ils sont habitués.
La stratégie consiste à effectuer des manoeuvres qui évitent à tout prix de mener à un procès dans lequel le lien entre l’accusé et le meurtre de Berta Caceres, ainsi qu’avec d’autres membres de la structure criminelle, serait démontré publiquement.
Les avocats Juan Sanchez et Ritza Antunez ont récemment eu recours à des pratiques de mauvaise foi et dilatoires lors de la première audience du procès oral. À cette occasion, ils ont interpellé les deux juges du tribunal sous le motif qu’il et elle invoquaient des arguments de nature plus politique que juridique. La décision finale sur ce recours doit être rendue avant la fin de la journée (11 septembre 2020).
Cette manoeuvre de retard et d’obstruction à la justice s’ajoute à celles ayant retardé l’audience préliminaire de plus d’un an et quatre mois.
Ils encouragent la haine et la calomnie
Ces derniers jours, l’avocate Ritza Antunez, qui défend également l’officier militaire condamné Mariano Diaz, a affirmé de manière calomnieuse et mensongère dans les médias que le COPINH avait saisi le dossier judiciaire du procès contre Castillo, alimentant ainsi un discours de haine contre Berta Cáceres et le COPINH.
L’équipe juridique des victimes a précisé que la demande de la photocopie du dossier est un droit fondamental des parties et qu’elle a été faite et accordée par le tribunal avant la manoeuvre dilatoire de la contestation.
Face à cette situation, le COPINH a demandé que les principes de régularité de la procédure, de transparence et de publicité soient garantis afin d’éviter que la désinformation favorise l’impunité.
Dans le cadre de ses accusations et ses dénonciations, la défense de Castillo oublie que les seules personnes poursuivies et condamnées pour des crimes et des irrégularités sont des personnes liées à la famille Atala Zablah et à ses entreprises.
Call centers contre la vérité
Ces derniers mois, des attaques sur les réseaux sociaux ont été signalées contre le COPINH, les filles de Berta Caceres et les organisations sociales et de défense des droits humains suivant de près l’affaire.
Les attaques menées par de faux profils véhiculent des messages haineux contre les filles de Berta Caceres ainsi que le COPINH et tentent de dépeindre David Castillo comme une victime, faisant ainsi écho au discours de sa défense. Ils cherchent à créer une fausse impression de soutien à David Castillo.
Ces campagnes sur les réseaux sociaux sont des attaques systématiques menées depuis des années et exécutées contre Berta Caceres avant son assassinat.
Allégations contre des organisations de la société civile et de la communauté internationale
Les efforts d’observation internationale pour la transparence du processus et la visibilité de l’absence de persécution des auteurs intellectuels par le ministère public ont été déformés par les représentants de David Castillo, qui ont d’ailleurs attaqué des organisations de défense des droits humains et même des membres de la communauté internationales en insistant sur le fait que le système judiciaire est victime d’harcèlement. Et ce, en niant la demande internationale de justice pour Berta Cáceres.
« Nous sommes préoccupés par les accusations grossières de cette structure criminelle à l’encontre des membres de la communauté internationale et des organisations de défense des droits humains. Ils montrent leur désespoir pour maintenir l’impunité et leur mépris envers les efforts déployés pour obtenir un peu de justice pour le Honduras », a déclaré Bertha Zuniga, coordinatrice du COPINH.
Source : COPINH
Photo : Criterio. hn