Le 10 janvier, le Bureau du défenseur public de l’État, par l’intermédiaire de son défenseur régional des droits humains du Mato Grosso do Sul, Brésil, a demandé au gouvernement de l’État de demander aux policiers de la Force nationale de sécurité publique de contenir les conflits autour de la réserve autochtone de Dourados – à 233 km de la capitale Campo Grande.
Trois autochtones et un agent de sécurité privé ont été blessés après deux jours de violence la semaine d’avant, selon un rapport du bureau du défenseur public. Un enfant de 12 ans a perdu les doigts de sa main gauche après avoir manipulé un explosif laissé par la police dans un village après les attaques. Les autochtones vivent dans des zones revendiquées comme terres d’occupation traditionnelle, mais qui n’ont toujours pas d’étude d’identification réalisée par la Fondation Nationale des Indiens (Funai).
Selon le Bureau du défenseur public, « Il ne fait aucun doute que le scénario est celui d’un conflit intense ». Pour l’institution, « il existe des risques de nouveaux actes de violence qui pourraient victimiser les enfants autochtones et les personnes âgées ». La lettre du DPU est le résultat d’une mission qui a emmené des représentants de 18 entités de la société civile dans le camp de Nhu Verá, l’épicentre des conflits. La demande de présence de la Force nationale est liée à la constatation, lors de cette visite, que des autochtones sont visé.e.s par des armes à feu.
Le 6 janvier, le secrétaire aux Affaires foncières du ministère de l’Agriculture, Luiz Antonio Nabhan Garcia, et le président par intérim de la Funai , Alcir Amaral Teixeira, étaient à Dourados et ont rencontré des propriétaires de terres et leurs représentants.
Après plus de deux heures de rencontres avec des proprietáires, le secrétaire national aux Affaires foncières et le président par intérim de la FUNAI ont également rencontré des délégués de la police fédérale. Après avoir survolé la zone de conflit, ils se sont entretenus avec des représentant.e.s des autochtones.
Malgré les tentatives d’apaiser les humeurs, en particulier avec la présence de représentants du gouvernement fédéral, aucune mesure concrète n’a été prise jusqu’à présent. Ce qui existe, c’est la promesse de tenir une audience publique qui n’a pas encore de date pour avoir lieu.
D’autre part, Teixeira, qui est un délégué de la police fédérale et qui est en charge de la Funai depuis cinq mois à titre provisoire, a souligné que la FUNAI défendra le droit de ceux qui en ont le droit. “À la fois les propriétaires et les autochtones”, a-t-il dit.
Il a dit aussi que les “ gens doivent comprendre que personne n’a le droit d’envahir les propriétés d’autrui ”.
La réserve de Dourados s’est imposée comme l’une des zones les plus problématiques du pays au cours des dernières décennies. Avec 3 500 hectares délimités en 1917, il abrite aujourd’hui près de 20 000 personnes. Un baril de poudre, avec des niveaux élevés de violence, de suicides, de pauvreté et une grande révolte des peuples autochtones, entouré par la richesse que l’agro-industrie a construit, avec des fonds publics, sur les terres que l’État brésilien a prises aux peuples autochtones tout au long du 20e siècle.
Sources : Noticias.uol.com.br et Midiamax.com
Photo : Marcos Morandi, Midiamax