Au milieu du couvre-feu et de l’incertitude entourant l’arrivée de la pandémie de COVID-19 au Honduras, l’État profite de l’augmentation de la criminalisation et de la persécution des défenseurs.euses des droits humains, en particulier dans le département de Choluteca.
Le 17 mars, sans aucune considération et dans un couvre-feu supposé, le gouvernement de Juan Orlando Hernández a envoyé la police pour capturer Aleyda Huete, leader du mouvement «Bastión del Sur».
Huete est accusée d’avoir commis des crimes de tentative de meurtre, de possession d’armes artisanales et de stockage d’engins explosifs, au détriment de la sécurité de l’État du Honduras.
Pour la coordinatrice de l’Association pour la citoyenneté participative (ACI-PARTICIPA), Hedme Castro, les poursuites contre les personnes qui dérangent le gouvernement augmentent. Elle dit que l’État a examiné l’opportunité de profiter du couvre-feu et de la levée des garanties constitutionnelles pour capturer arbitrairement la leader de la zone sud.
Hedme Castro explique que l’État cherche son arrestation depuis décembre 2019, date à laquelle ils ont effectué une première perquisition et capturé le mari d’Aleyda, qui est en prison.
“Aleyda est une dirigeante qui, avec le journaliste Jairo López, a renforcé le mouvement social dans la zone sud. Grâce au Bastion Sud, ils sont devenu.e.s une pierre très tranchante à la place des politiciens de la région”, explique Castro.
Harcèlement et surveillance
Le juge pénal de Choluteca a imposé des mesures de substitution à la prison pour la défenseuse Aleyda Huete, qui, après avoir quitté les tribunaux, n’a même pas pu s’approvisionner en nourriture au milieu du couvre-feu, mais elle a remercié la solidarité de nombreux citoyens et citoyennes.
La leader du Bastion Sud a dénoncé via Radio Progreso qu’après avoir été capturée et que des mesures de prison de substitution ont été imposées, la persécution et la surveillance à son encontre et à celle des membres de sa famille ont augmenté de façon exponentielle.
«La police surveille ma maison. Mon seul crime a été de signaler les injustices, de signaler qu’il n’y a pas de médicaments dans les hôpitaux, le coût élevé des prix de l’énergie. Telles ont été nos luttes, et c’est pourquoi ils nous persécutent », a-t-elle expliqué.
La leader indique qu’elle craint pour sa sécurité et celle de sa famille. De plus, il tient le gouvernement responsable de tout ce qui pourrait lui arriver.
Elle a expliqué que toutes les personnes qui se sont engagé, depuis la fraude électorale de 2017, dans le processus de manifestations dans le Bastion Sud, sont persécutées par les autorités de la région.
Sud: un terrain fertile pour les abus
La directrice de l’ACI-PARTICIA, Hedme Castro, affirme que la zone sud devient un terrain fertile pour les violations des droits humains car la région est un passage pour les personnes migrantes, le trafic de drogue et une lieu pour l’installation de projets d’extraction.
« Ils ne veulent pas que les défenseurs.euses surveillent, enquêtent et dénoncent tous les abus qui sont commis. Des hommes d’affaires et des politiciens puissants de la région sont intéressés à garder les apparences, et le Bastion du Sud est chargé de les démasquer », précise-t-elle.
Source et photo : Radioprogresohn