Le président Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane sur les produits mexicains si des mesures n’étaient pas prises pour endiguer le flux migratoire vers les États-Unis. Face aux pressions commerciales, le gouvernement de López Obrador a décidé d’envoyer 6000 membres de la Garde nationale dans l’État du Chiapas et 6000 autres à la frontière avec le Guatemala. En outre, les personnes qui sont arrivées à franchir la frontière des États-Unis pour demander l’asile seront renvoyées au Mexique où elles attendront la réponse à leurs demandes.
L’intensification de la militarisation des frontières aggravera la situation déjà dramatique des milliers de personnes migrantes, comme l’explique Mariana Saragoza, coordinatrice du Programme des affaires migratoires de l’Université ibéro-américaine (UIA) en entretien avec Aristegui En Vivo.
« Il semble que la priorité soit accordée à l’arrestation et à la déportation des personnes migrantes d’Amérique centrale, dont la plupart a besoin d’une protection internationale. Des familles avec des mineurs qui fuient principalement l’Honduras, une situation qui devient de plus en plus intenable en Amérique centrale. En fait, nous sommes très préoccupé.e.s et nous dénonçons la position du gouvernement mexicain, qui viole massivement les droits humains. »
Il y a quelques jours déjà, le Collectif d’observation et de suivi des droits humains dans le sud-est du Mexique a dénoncé le fait que des centaines de personnes migrantes soient humiliées et intimidées par les forces de sécurité et par l’Institut national de Migration, alors même que sa responsabilité première est de procéder à l’identification et à l’évaluation de leur statut migratoire. Le 6 juin, l’équipe d’observation du Collectif a pu constater que la plupart des personnes avaient accepté leur expulsion parce qu’on les menaçaient de rester en détention pendant des mois si elles demandaient le statut de réfugié.e. En outre, un grand nombre d’entre elles sont déplacées arbitrairement et se retrouvent privées d’eau et de nourriture pendant des heures, malgré des signes évidents d’usure physique et psychologique.
Les organisations sociales, dont Voces Mesoamericanas, rappellent le rôle joué par les États-Unis et le Canada dans la politique du Mexique et de l’Amérique centrale à travers leur soutien pour des gouvernements illégitimes et autoritaires. Le modèle de développement néolibéral et l’extractivisme promus par les pays du Nord sont également des causes structurelles des migrations massives, étant donné la dégradation de l’environnement et des modes de vie des peuples dans toute l’Amérique latine.
Sources et photo:
Aristegui Noticias: « México cedió ante Estados Unidos y, al parecer, inició una guerra contra los migrantes: Académica UIA »
Proceso: « México enviará a la Guardia Nacional a la frontera sur y asilará a los migrantes que le devuelva EU »
Voces Americanas: « Los operativos interinstitucionales de detención migratoria se mantienen en Chiapas »
Photo: Eduardo Miranda (proceso.com.mx)