Un nouveau rapport démontre la relation entre les intérêts économiques canadiens et le silence du gouvernement du Canada concernant les violations des droits de la personne au Chili
(Santiago) – Un rapport révèle les intérêts des acteurs commerciaux et gouvernementaux canadiens dans le modèle néolibéral chilien actuel, fortement remis en question par les citoyens.ennes après le soulèvement social, et les relie au silence du gouvernement canadien face aux violations des droits humains du gouvernement de Sebastián Piñera.
Le rapport « Droits humains, extractivisme canadien et eau chilienne », préparé par l’OLCA, a été présenté à la Commission canadienne de la mission canadienne d’observation et de solidarité avec le Chili sur la situation des droits humains dans le contexte de transition socio-politique qui a mis fin à sa visite au Chili le lundi 27 janvier 2020.
Les accords de libre-échange, les subventions indirectes à l’exploitation minière canadienne au Chili promues par l’entité d’investissement gouvernementale Export Development Canada (EDC) et les actions dans les infrastructures vitales – sanitaires et électriques – des fonds de pension des enseignant.e.s de l’Ontario (Ontario Teacher’s Pension Plan) sont quelques-uns des acteurs canadiens dont la présence est problématisée dans le rapport préparé par l’Observatoire latino-américain des conflits environnementaux (OLCA).
Le rapport de l’OLCA complète les rapports préparés par les organisations des droits humains dans le domaine des conflits socio-environnementaux. Il place le soulèvement social dans le contexte de la profonde crise écologique que traverse le pays depuis plus de dix ans. Il révèle également les violations systématiques des droits humains qui ont précédé le 18 octobre, en particulier le droit humain à l’eau, et décrit comment l’extractivisme et ses conséquences sont devenus un axe central des demandes des citoyens.ennes lors des manifestations.
Dans le contexte de cette crise, les entreprises et les entités gouvernementales canadiennes jouent un rôle clé: entre 50 et 70% des activités minières au Chili sont canadiennes et près de 37% des personnes qui utilisent d’eau potable à l’échelle nationale dépendent d’une entreprise sanitaire appartenant à des investisseurs canadiens. Infrastructure qui, comme indiqué dans le rapport, pourrait être protégée par l’armée chilienne si le changement proposé par le gouvernement de la loi n ° 18 948 est approuvé.
Malgré son engagement explicite envers la démocratie et les droits humains en Amérique latine, le gouvernement fédéral du Canada ne s’est pas prononcé contre les violations des droits humains du gouvernement de Sebastián Piñera envers la population du Chili. En effet, à travers l’agence financière gouvernementale EDC, des millions de prêts aux entreprises ont été approuvés – parmi eux, CODELCO, Teck, BHP – opérant au Chili après le soulèvement sociale, une politique que l’OLCA critique, car elle démontre une incohérence avec ses actions dans d’autres pays comme le Venezuela, où des sanctions économiques sont imposées depuis 2017.
Lucio Cuenca, directeur exécutif de l’OLCA, appelle la commission canadienne à « transmettre et faire partie de l’appel au gouvernement canadien à respecter son engagement explicite en matière de droits humains, à condamner fermement les violations des droits humains menées par le gouvernement de Sebastián Piñera et d’utiliser les sanctions économiques dont ils disposent. » Surtout pour« ne pas accorder de nouveaux financements par le biais d’EDC, tant aux entreprises canadiennes opérant au Chili qu’aux autres entreprises qui bénéficient de ces avantages pour acheter des services ou des technologies canadiennes, comme dans le cas de CODELCO. »
Pour afficher le rapport complet (en espagnol seulement):
“Derechos Humanos, Extractivismo Canadiense y el Agua Chilena”
Source et photo : Olca.cl