COMMUNIQUÉ CONJOINT – L’OBSERVATOIRE
Un peu moins de neuf ans après la détention arbitraire de Pablo López Alavez, 18 organisations nationales et internationales demandent au gouvernement fédéral sa libération immédiate.
Le 15 août 2010, le défenseur des droits humains zapotèque, Pablo López Alavez, a été arrêté arbitrairement et violemment aux abords de la fleuve Virgen dans sa communauté de San Isidro Aloapam, dans la municipalité San Miguel Aloapam, Ixtlán, Oaxaca.
Le cas de Pablo López Alavez est emblématique de la criminalisation de la défense du territoire, en particulier concernant la défense de la forêt et de l’eau. Au moment de son arrestation, Pablo López avait plus de 20 ans de défense de la communauté, ayant exercé diverses fonctions communautaires qui l’ont amené à représenter sa communauté dans le processus de dénonciation de l’abattage illégal d’arbres et dans la lutte pour la préservation de la forêt. En conséquence, il a fait face à divers processus de criminalisation depuis 2000, qui ont abouti à la fabrication du dossier 102/2007 à son encontre et menant à sa détention arbitraire en août 2010, fruit d’une accusation pour homicide infondée. Le défenseur a été arrêté de manière particulièrement violente par un groupe de plus de 15 hommes cagoulés, sans mandat d’arrêt et qui ont également agressé les proches qui l’accompagnaient.
Les violations graves subies par le défenseur et sa famille ont été reconnues internationalement avec la publication, en juin 2017, de l’avis 23/2017 [1] du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies. Cet avis est l’un des 6 avis émis par le Groupe de travail sur des cas de personnes défenseures criminalisées à Oaxaca, la plupart d’entre elles sont des autochtones et toutes sont victimes de torture, privées de toutes possibilités de communiquer avec l’extérieur et vulnérables à plusieurs formes de violations. Dans son avis du 23/2017, les experts de l’ONU demandent la libération immédiate de Pablo López ainsi que la réparation du dommage. Malgré cela, trois mois après la publication de l’avis et à l’issue d’un processus semé d’irrégularités, ce qui avait été reconnu par le bureau du médiateur de la population d’Oaxaca dans sa recommandation 11/2015 [2], Pablo López a été condamné à 30 ans de prison, sentence qui a été confirmée en novembre 2018. Le processus de demande de justice suit.
Parmi les conséquences graves de ce processus de criminalisation, il est important de souligner le déplacement forcé de son épouse et défenseure des droits humains Yolanda Pérez Cruz, ainsi que les menaces constantes et graves proférées contre la défenseure et les membres de sa famille qui ont conduit à l’adoption par le Bureau du médiateur de la population d’Oaxaca de mesures de protection en leur faveur. Cependant, ces mesures ne sont toujours pas appliquées et se sont traduites par un processus de discrimination raciste et de revictimisation particulièrement graves.
Compte tenu du caractère systématique de la situation de criminalisation dans l’État d’Oaxaca et du caractère emblématique de ce cas, nous demandons au président de la République, Andrés Manuel López Obrador, de prendre des mesures à cet égard et de garantir la cessation des violations graves commises contre Pablo López Alavez, Yolanda Pérez Cruz et d’autres membres de leur famille.
Face à la gravité des violations constatées et à l’urgence de mettre fin à la tendance de criminalisation des défenseur.e.s à Oaxaca, 18 organisations nationales et internationales ont lancé la campagne internationale #LibertadParaPablo.
Bruxelles, Dublin, Genève, Munich, Montréal, Mexico, Oaxaca au 9 avril 2019
#Súmate
#Libertad YA
#AltoCriminalizaciónDefensorxsOaxaca
CORDIALEMENT
Organización Mundial Contra la Tortura (OMCT), en el marco del Observatorio para la Protección de los Defensores de Derechos Humanos
FIDH, en el marco del Observatorio para la Protección de los Defensores de Derechos Humanos
Front Line Defenders
Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
Oficina Ecuménica por la Paz y la Justicia
Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos (CMDPDH)
Colectivo Contra la Tortura y la Impunidad A.C.
Centro de Derechos Humanos Fray Francisco de Vitoria O.P. A.C.
Grupo de Acción por los Derechos Humanos y la Justicia Social
Servicios y Asesoría para la Paz A.C. (Serapaz)
Consorcio para el Diálogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca A.C.
Comité de Familiares, Amigas y Amigos de Damián Gallardo Martínez
Comité de Defensa de los Derechos Indígenas (CODEDI)
Corriente del Pueblo Sol Rojo
Escuela Normal Rural Vanguardia y Egresadas de Tamazulápam del Progreso (Enruva)
Servicios para una Educación Alternativa (EDUCA)
Unión Cívica Democrática de Barrios, Colonias y Comunidades (UCIDEBACC)
Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Libertad (VOCAL)
[1] Disponible pour consultation à :
https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Detention/Opinions/Session78/A_HRC_WGAD_2017_23.pdf
[2] Disponible pour consultation à :
https://www.derechoshumanosoaxaca.org/recomendaciones/2015/recomendacion-11-2015.pdf
Source et photo : consorciooaxaca.org.mx