Il y a cinq mois, le 5 novembre 2015, le district de Bento Rodriguez, dans la ville de Mariana (Minas Gerais), a été entraîné par une vague de boue contaminée provenant du barrage Fundão, géré par l’entreprise minière Samarco qui est contrôlée par Vale S/A et par l’entreprise anglo-australienne BHP Billiton. Au moins 19 personnes y ont perdu la vie. Les résidus toxiques se sont étendus sur tout le Río Doce, allant jusqu’à la côte de l’état d’Espírito Santo et compromettant des écosystèmes entiers. La tragédie de Mariana est considérée comme la la plus grande tragédie environnementale de l’histoire du Brésil.
Depuis cela, peu de choses ont changé en ce qui concerne l’environnement ou la vie des personnes affectées. Aucun membre de l’entreprise ne fut condamné. L’évènement le plus récent a été la nouvelle action civile publique présentée par le Ministère Public de Minas Gerais le lundi 4 avril, qui a demandé que les entreprises minières soient obligées de contenir la fuite de résidus dans une limite de cinq jours.
Depuis novembre 2015, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables, l’IBAMA, (Instituto Brasileño de Medio Ambiente y Recursos Naturales Renovables), a notifié Samarco à 39 reprises. Toutefois, le Rio Doce continue de recevoir la boue de Bento Rodrigues, qui continue de couler à la suite des pluies des derniers mois. Pour la réparation des dommages, l’entreprise a fait construire trois digues de contention qui devraient filtrer les impuretés et transférer seulement l’eau limpide. Un des équipements a toutefois été couvert de boue et un autre ne parvient qu’à retenir une partie des résidus.
Samarco a affirmé dans une note qu’à Colatina, dans l’état d’Espirito Santo, la construction de deux nouveaux réseaux d’eau a été autorisée, dans les Ríos Pancas y Santa María, et que la restauration régulière de l’eau a déjà été rétablie dans toutes les villes qui captent l’eau du Río Doce. L’entreprise a révélé que l’eau des villes remplit les exigences du Ministère de la Santé, qui traite les procédures de contrôle de la qualité de l’eau pour la consommation humaine.
Suspension des investigations
Il y a quelques mois, une investigation fut initiée et a culminé dans un ordre d’emprisonnement préventif de huit fonctionnaires de l’entreprise Samarco, incluant le président Ricardo Vescoci et l’ingénieur de l’entreprise VOGBR, qui est en charge de la sécurité du barrage en question. L’investigation, toutefois, a été suspendue par le Tribunal Suprême de Justice qui s’est justifié en alléguant la superposition et le conflit entre les sphères judiciaires – régionales ou fédérales – qui doivent travailler sur le processus criminel.
Deux autres investigations continuent, bien que toujours sans résultat; une de la police civile sur les causes du glissement et l’autre de la police fédérale sur l’entreprise.
Amendes ignorées
Suite au désastre, l’entreprise a reçu cinq amendes de Ibama et une du Secrétaire d’État de l’environnement et du développement durable de Minas Gerais, qui s’élevaient à R$ 362 millions – environ 98 millions de dollars. L’entreprise a fait appel de toutes ces décisions et n’a, jusqu’à maintenant, respecté aucune de ces résolutions.