Plusieurs mouvements, organisations et parlementaires unissent leur voix afin de s’opposer à la décision de la Fundação Cultural Palmares (un organe du gouvernement brésilien) de délivrer un permis environnemental préliminaire pour la construction de la ligne de transmission 230 kV Oriximiná-Juruti-Parintins, qui aura inévitablement des impacts sur les communautés quilombolas à Óbidos (Amazonie, état du Pará, Brésil). Cette décision est d’autant plus préoccupante, ayant été prise sans la consultation libre, préalable et éclairée des communautés, malgré que ce droit soit garanti par la législation.
La Fundação Cultural Palmares justifie ce non-respect de la loi par l’impossibilité de mener des consultations en contexte de pandémie. De plus, elle allègue qu’elle devait garantir les délais légaux nécessaires au traitement des procédures d’autorisation environnementale, ce pourquoi elle a donné son accord à l’émission du permis le 26 mai dernier. Trois jours plus tard, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama) a délivré le permis préliminaire à Parintins Amazonas Transmissora de Energia, une entreprise de la Celeo Redes Brasil et d’Elecnor.
La Fundação Cultural Palmares annonce que la consultation auprès des communautés aura lieu à une date ultérieure, rendant futile le processus de consultation préalable prescrit par la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail.
Cette manière de procéder n’est absolument pas conforme à la loi. Nous sommes foncièrement indigné.e.s par le fait que les communautés quilombolas Arapucu, Muratubinha, Mondongo et Igarapé Açú dos Lopes n’aient pas été informées de la décision de la Fundação Cultural Palmares.
Il est inacceptable et pervers que la pandémie, qui devrait susciter et inspirer des élans de solidarité, soit utilisée comme prétexte pour ne pas respecter le droit de consultation des communautés quilombolas.
Par ailleurs, il est important de noter que la Fundação Cultural Palmares s’est autorisée cette prise de décision alors qu’elle n’avait plus le droit de se manifester dans les processus d’accords environnementaux des entreprises. Cette mission avait déjà été transférée à l’organisme Instituto Nacional de Colonização e Reforma Agrária (Incra), qui ne s’est pas manifesté à ce propos dans le processus de décision.
C’est pourquoi nous exigeons que :
- L’accord du permis environnemental préliminaire soit immédiatement annulé par Ibama.
- L’attribution de permis environnementaux – relevant de Ibama et Incra – soit suspendue jusqu’à ce que les communautés puissent être à nouveau conformément et préalablement consultées.
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Source et Photo: cpisp.org