Les quatre commissaires indépendant.e.s auront le pouvoir de documenter les violations des droits humains dans le pays qui sont survenues entre le 1er septembre et le 31 décembre 2019.
Le 21 novembre, le gouvernement de facto de la Bolivie a convenu avec la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) de créer un groupe d’expert.e.s pour enquêter sur les violations des droits humains qui sont survenues lors des conflits déclenchés lors de la période électorale suite au coup d’État contre l’ancien président Evo Morales.
La CIDH a informé, via son compte Twitter, de la formation d’un Groupe indépendant d’expert.e.s internationaux (GIEI), qui sera installé dans le pays pendant six mois et qui aura pour mission d’enquêter sur les violations des droits humains commises entre les 1er septembre et 31 décembre 2019.
Les quatre personnes qui seront nommées par la CIDH auront les responsabilités suivantes:
- Élaborer des plans pour enquêter sur les actes de violence commis contre des personnes, des organisations et des autorités, notamment les décès, les blessures, les détentions arbitraires, les poursuites, les disparitions et la torture.
- Analyse technique des axes d’investigation en cours, avec possibilité de déterminer des actions criminelles.
- Revoir le plan de prise en charge globale des victimes du conflit postélectoral, avec la possibilité de recommander des actions à l’État.
Pour sa part, le gouvernement de la présidente par intérim autoproclamée, Jeanine Áñez, a promis de garantir l’accès aux enquêtes judiciaires et les ressources nécessaires aux expert.e.s du GIEI, tout en garantissant leur sécurité.
En novembre, lors d’une visite de la CIDH en Bolivie, l’équipe de l’agence a documenté le « recours excessif à la force » lors d’opérations conjointes entre la police nationale et les forces armées, sous le gouvernement de facto imposé après le coup d’État contre Morales.
Parmi les actions excessives faites par les personnes en uniformes contre les civils, l’agence a dénoncé les neuf décès survenus à Sacaba et Cochabamba le 15 novembre, ainsi qu’à Senkata et à El Alto le 19 novembre, au cours desquelles dix personnes sont mortes au lors d’une opération militaire et policière.
En date du 27 novembre, la CIDH avait connaissance de 36 personnes décédées et plus de 800 blessées dans le contexte du conflit post-électoral en Bolivie. En outre, 364 autres citoyen.ne.s ont été arrêté.e.s, dont plusieurs sans décision judiciaire préalable.
L’agence a exhorté l’État bolivien à enquêter et à clarifier chacun des actes de violence, afin de déterminer les responsables, de les juger et de les punir.
Photo : Actualidad