Le 18 mars dernier, le leader autochtone Sergio Rojas Ortiz a été assassiné à son domicile de Salitre de Buenos Aires, dans le sud du Costa Rica. Rojas était l’un des dirigeants autochtones les plus importants du pays, membre de la Coordinacion del Frente Nacional de Pueblos Indígenas (FRENAPI) et du Consejo de Autoridades Propias Defensoras de la Madre Tierra. Il faisait partie du peuple Bribri, une des 9 communautés autochtones reconnues du Costa Rica.
L’auteur et les causes de l’assassinat n’ont pas été déterminées, mais il est troublant de constater que Rojas a été assassiné quelques heures après avoir accompagné deux personnes autochtones de sa communauté devant le Ministère Public afin de dénoncer des menaces proférées contre la population autochtone de Salitre dans un contexte de lutte pour leur territoire. En effet, les terres ancestrales que Sergio et l’organisation FRENAPI tentaient d’obtenir ont une valeur économique importante et sont utilisées à 40% pour des monocultures et du bétail dans le cadre de projets de haute envergure gérés par des grandes entreprises.
Depuis des années, Rojas luttait pour les droits territoriaux des autochtones du Costa Rica et la restitution des terres ancestrales dans différentes parties du pays d’Amérique centrale. En 2014, il avait été emprisonné pour une durée de 6 mois après que les autorités judiciaires aient fouillé sa maison et l’aient qualifié comme criminel dangereux.
La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) avait d’ailleurs, conformément à la résolution n. 16 de 2015, convenu d’accorder des mesures de protection préventives aux peuples autochtones Teribe et Bribi de Salitre afin de garantir l’intégrité physique de ces communautés, compte tenu des violences auxquelles elles faisaient face.
Nous espérons que les autorités costariciennes mettront à disposition toutes les mesures nécessaires pour déterminer les auteurs intellectuels de l’assassinat de Sergio Rojas Ortiz et qu’elles appuieront les peuples autochtones dans leur lutte contre l’impunité et pour la restitution de leurs terres ancestrales.
Sources : www.culturalsurvival.org
www.peoplesdispatch.org
Photo : People’s dispatch