Publié par CooperAcción le 16 septembre 2024
Comme chaque année, le rapport de l’institution Global Witness vient d’être publié. Celui-ci rend compte des violences subies par les défenseurs de la terre et de l’environnement dans le monde.
En 2023, 196 personnes ont été tuées (cas documentés), souligne le rapport, « pour avoir exercé leur droit à protéger leurs terres et leur environnement, bien que le nombre de cas soit probablement plus élevé ». Cela porte à plus de 2 000 le nombre total d’assassinats dans le monde depuis que Global Witness a commencé à en rendre compte en 2012 » (le chiffre exact est celui de 2016). Près de la moitié des personnes tuées en 2023 étaient des Autochtones ou des descendants africains.
Comme les autres années, la plupart des meurtres sont concentrés en Amérique latine (85% des cas). La Colombie, le Brésil, le Honduras et le Mexique occupent, dans l’ordre, les premières places. Parmi les dix pays où le nombre de meurtres est le plus élevé figurent également d’autres pays d’Amérique latine : le Nicaragua, le Guatemala, le Panama et le Pérou.
Le rapport révèle que les attaques mortelles contre les défenseurs des droits humains s’accompagnent d’autres types de représailles : « actes de violence, intimidation, campagnes de diffamation et criminalisation organisés par des gouvernements, des entreprises et d’autres acteurs non étatiques ».
Depuis que Global Witness a commencé à produire ces rapports jusqu’à aujourd’hui (2012-2023), l’Amérique latine a enregistré le plus grand nombre d’assassinats : 1428 sur un total de 2106 assassinats. Le groupe des 10 pays où le nombre de meurtres est le plus élevé comprend sept pays d’Amérique latine, deux pays d’Asie et un pays d’Afrique.
Un autre fait pertinent est le lien entre les meurtres et les types d’industrie ou d’activités productives : les chiffres montrent que l’exploitation minière et les activités extractives en général sont clairement en tête de liste, suivies par la pêche, la sylviculture, l’agro-industrie, les routes et les infrastructures, les centrales hydroélectriques, entre autres.
Comme le montrent les données présentées par Global Witnesses, le Pérou reste dans le groupe des 10 pays où le taux d’assassinats de défenseurs des droits humains est le plus élevé. Il y a 58 défenseurs de l’environnement assassinés entre 2012 et 2023, et jusqu’à présent en 2024, trois leaders ont été assassinés : Victorio Dariquebe Guereka (19/04/2024), Ricardo Kinchukui Shimpujat (3/07/2024) et Mariano Isacama Feliciano (14/07/2024).
Malheureusement, au Pérou, il existe tous les éléments qui constituent un scénario d’agression et de manque de protection pour les défenseurs des droits humains : actes de violence, intimidation, campagnes de diffamation, criminalisation, entre autres aspects. D’autre part, la progression des économies illégales, telles que le trafic de drogue, l’exploitation forestière et minière, est une source de violence de plus en plus meurtrière à l’encontre des défenseurs, principalement autochtones, face à l’inaction de l’État péruvien.
Source : https://cooperaccion.org.pe/los-defensores-de-la-tierra/