Le regroupement des familles des personnes détenues et disparues, des organisations de droits humains et la société civile ont exprimé leur rejet catégorique face à la libération conditionnelle de 7 ex-officiers des forces armées, condamnés pour violations des droits humains durant les 17 ans de la dictature d’Augusto Pinochet.
Ces anciens fonctionnaires de l’armée et de la police purgeaient des peines de 3 à 10 ans pour torture, disparitions forcées, enlèvements et assassinats. Rappelons qu’il y a eu plus de 40 000 victimes et plus de 3000 personnes assassinées lors de la dictature chilienne.
Écoutons les déclarations de Lorena Pizarro, présidente du regroupement des familles des personnes détenues et disparues:
Les accords qu’a fait le gouvernement avec les putschistes, avec la mal nommée famille militaire, lui a permis de s’assurer des votes, en promettant la libération des personnes qui avaient commis des violations aux droits humains. Le gouvernement de Sebastian Piñera est infesté d’individus liés au génocide. Voici la démocratie que nous avons construites, une démocratie tachée du sang de centaines d’hommes et de femmes.
Des instances internationales comme le Comité sur la torture de l’ONU et la Cour interaméricaine de droits humains affirment que la décision du pouvoir judiciaire chilien va à l’encontre des normes de droit pénal international. Celles-ci stipulent que les peines qui doivent être données aux personnes accusées de crimes contre l’humanité doivent être proportionnelles à la gravité des délits commis et que ces criminels ne peuvent pas recevoir de bénéfices carcéraux.
À Montréal, le Collectif chilien Non à l’impunité, s’est mobilisé le 8 août dernier au Consulat chilien pour remettre un communiqué demandant la révocation de cette amnistie. Le 24 août dernier, une manifestation y a également eu lieu pour contester la décision de la Cour suprême chilienne.
Cette atteinte à la recherche de la vérité, de la justice et de la réparation a poussé plusieurs organisations de droits humains et partis de l’opposition chilienne à déposer une accusation constitutionnelle contre les juges qui ont décidé de libérer les génocidaires.