Une fois connues les violations des droits humains commises contre les victimes de la répression d’octobre 2019, établies dans le rapport de la Commission spéciale pour la Vérité et la Justice, ce mardi 23 mars 2021, l’Ombudspersonne, Freddy Carrión Intriago, a déposé une plainte pour l’acte présumé de crime contre l’humanité contre Lenín Moreno, président de la République ; María Paula Romo, ancienne ministre du gouvernement, Oswaldo Jarrín, ministre de la Défense, et d’autres personnes, pour lesquelles il a demandé une interdiction de quitter le pays.
Étant donné le risque que les personnes impliquées quittent l’Équateur et ne comparaissent pas dans le processus ou ne collaborent pas à l’enquête et, considérant que le crime contre l’humanité est imprescriptible, l’Ombudspersonne a également exigé l’arrestation de : Nelson Villegas, ancien commandant général de la police, Lenin Bolaños, ancien chef d’état-major de la police, María Fernanda Tamayo, ancienne inspectrice générale de la police, Hernán Carrillo, ancien directeur général des opérations de police, et Víctor Aráus, ancien commandant de la zone 9, ces personnes étant impliquées dans la réalisation du crime contre l’humanité allégué.
La plainte déposée auprès du Bureau du Procureur général requiert l’activation des mécanismes de coopération pénale internationale afin d’identifier le lieu exact où se trouve María Paula Romo, et demande que, de manière urgente et prioritaire, l’Ombudspersonne et sa famille soient admis.e.s au Système national de protection et d’assistance aux victimes, témoins et autres participant.e.s aux procédures pénales. « Compte tenu des multiples menaces contre mon intégrité physique et celle de ma famille, il est essentiel de bénéficier d’une protection spécialisée afin de pouvoir exercer pleinement mes fonctions », a déclaré l’Ombudspersonne.
L’enquête de la Commission spéciale pour la Vérité et la Justice a analysé 519 témoignages, dont 249 correspondent à des violations des droits humains qui auraient été perpétrées par des agents de l’État, de sorte que le caractère généralisé de l’attaque contre la population civile et les exécutions extrajudiciaires commises par des agents de l’État constituent le crime contre l’humanité.
« Les violations du droit à l’intégrité personnelle avec de graves blessures oculaires, du droit à la liberté individuelle, les exécutions extrajudiciaires, les atteintes au droit à la vie et les violences sexuelles, tel était le ton des manifestations d’octobre 2019. Aucun processus de réconciliation nationale n’est possible sans établir au préalable une justice équitable et des garanties de réparation pour les victimes d’octobre », a déclaré l’Ombudspersonne, après avoir annoncé que lui et sa famille ont été victimes de menaces de mort depuis le début de l’enquête sur ce qui s’est produit lors des protestations sociales de 2019.
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Source article et photo : Defensoría del Pueblo Ecuador