Nous demandons une enquête sur l’ambassade canadienne au Mexique, devant une audience au Canada en novembre.
18 octobre, 2021
Le 8 novembre, les représentant.e.s de la famille de Mariano Abarca ainsi que des organisations Otros Mundos Chiapas, REMA (le réseau des affecté.es par l’industrie minière), et d’autres allié.e.s mexicain.e.s et canadien.ne.s sont allé.e.s devant la Cour d’appel fédérale du Canada:
Nous demandons une enquête sur l’ambassade canadienne pour avoir mis la vie de Mariano en risque dans les dernières semaines et mois avant son assassinat le 27 novembre 2009, résultat du lobbying à faveur de l’entreprise minière canadienne Blackfire, même en savant que l’entreprise et ses travailleurs et travailleuses menaçaient sa vie pour dénoncer les dommages sociaux et environnementaux d’une mine à barytine à Chicomuselo, Chiapas.
En plus de nos avocats, la Cour a accepté d’entendre les arguments juridiques à faveur de l’enquête présentée par Amnistie Internationale Canada, les Avocats canadiens pour les droits humains internationaux (CLAIHR par son acronyme anglais), la Clinique Internationale de Justice et des droits humains de l’Université de Colombie britannique à Vancouver, et le Centre pour l’expression libre de l’Université de Ryerson à Toronto. Si la Cour d’appel fédérale règle à faveur de la famille Abarco, notre pétition vers une enquête sera renvoyée au Commissariat à l’intégrité du secteur public du Canada.
Mariano Abarca a fondé le REMA et il était défenseur de l’environnement important à Chiapas. Il avait directement fait signe à l’ambassade que sa vie, et la sécurité de sa famille ainsi que d’autres membres de la communauté, était en danger, mais la diplomatie canadienne a quand même décidé de promouvoir la minerie à Chiapas et les intérêts de Blackfire. Parmi d’autres gestions, qui sont bien documentées, l’ambassade a envoyé une délégation au gouvernement de Chiapas en octobre 2009 après ses demandes de suffoquer les protestes. Six semaines après, Mariano est assassiné. La mine à barytine a été suspendu quelques jours après son assassinat, en vue de la lutte qu’il – et d’autres à Chicomuselo – avaient tenu.
Cependant, il n’y a pas eu un processus sérieux sur ce cas jusqu’à présent, et l’entreprise Blackfire n’a jamais été enquêtée malgré des amples connexions entre elle et tous les suspects de l’assasinat. Les trois personnes qui étaient détenues ou arrêtées ont été libérées. Pour ça, en plus de la dénonce faite au Canada, la famille de Mariano a présenté une pétition devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme contre l’État mexicain, pour des violations au droit à la vie, à l’intégrité de la personne, et aux garanties judiciaires, entre autres.
Pourquoi est-il dans l’intérêt public que, pour la famille, le REMA et les organisations de la société civile, l’État canadien ouvre une enquête sur l’ambassade ?
- Ce cas est le premier de ce type au Canada, qui vise à tenir pour responsable l’État canadien pour son appui inconditionnel aux entreprises minières qui contribuent à la dépossession, à la destruction environnementale, aux dommages à la santé, à la violence et aux assassinats des défenseurs et défenseuses de l’environnement. C’est nécessaire que l’État canadien assume la responsabilité, car on sait que le cas de Mariano Abarca n’est pas le seul, que la diplomatie canadienne ignore fréquemment les appels des communautés affectés par les dommages générés par les entreprises minières canadiennes et leur imposition sur les territoires. Tout ceci contribue au risque de violence et de criminalisation qui est subi par les peuples et qui fait défi aux futurs des communautés.
- Devant la diffamation, la criminalisation, et l’assassinat des personnes affectées par la minerie et par l’extractivisme, il est urgent que tous les États et leurs diplomaties protègent les vies des defenseurs et defenseuses de l’environnement, au lieu de soumettre leurs vies aux intêrets economiques des entreprises minieres en les offrant une gamme de services.
- La famille Abarca et toutes les familles des assassiné.e.s, ménacé.e.s, et criminalisé.e.s par la minerie ont le droit de á la vérité, au mémoire et à la justice.
Pour tout cela, nous attendons avec beaucoup d’impatience l’audience du 8 novembre, qui aura lieu en personne et de format virtuel, et qui représente un moment important pour mettre les abus en lumière, non seulement des entreprises minières, mais aussi des États qui facilitent leurs intérêts.
Responsabilisation de l’Ambassade canadienne au Mexique pour son rôle dans l’assassinat de Mariano Abarca!
Source: REMA