Communiqué publié dans Frayba le 7 mars 2023
Après 2 ans et 3 mois de privation arbitraire de liberté, il est criminalisé par la justice pour être, avec sa famille, un zapatiste. Le système judiciaire de l’État du Chiapas abuse de la détention préventive.
Le Centre des droits humains Fray Bartolomé de Las Casas (Frayba) exige la libération immédiate de Manuel Gómez Vázquez, Base de Soutien de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN), qui est arbitrairement privé de liberté (PAL) depuis 2 ans et 3 mois dans le Centre d’État de réinsertion sociale des personnes condamnées numéro 16 à Ocosingo, Chiapas.
Manuel, du peuple Maya-Tseltal, est un paysan agriculteur âgé de 22 ans et originaire de la municipalité autonome rebelle zapatiste, Ricardo Flores Magón, Junta de Buen Gobierno el Pensamiento Rebelde, Caracol IX, Nuevo Jerusalén, située dans la municipalité officielle d’Ocosingo, Chiapas.
Il a été détenu illégalement le 4 décembre 2020 par un groupe civil armé et les autorités communautaires, a subi des actes de torture et des traitements cruels, inhumains et dégradants. Le 5 décembre 2020, il a été remis au secrétariat de la sécurité publique municipale et à la police d’investigation du Bureau du procureur de la justice autochtone (Fiscalía de Justicia Indígena) dépendant du Bureau du procureur général de l’État. Il a été mis à la disposition du Tribunal de contrôle et du Tribunal de première instance du district judiciaire d’Ocosingo jusqu’au 9 décembre 2020.
Entre le 4 et le 5 décembre 2020, dans l’ejido El Censo, municipalité d’Ocosingo, une série d’actes violents ont eu lieu et ont causé la mort de 4 personnes. Le Ministère public de la justice autochtone n’a pas mené d’enquête diligente et scientifique et a accusé Manuel de meurtre, alors qu’il était chez lui avec sa famille au moment des faits.
Manuel est judiciairement incriminé pour avoir fait partie, avec sa famille, des bases de soutien de l’EZLN, car le ministère ne dispose pas de preuves pour l’accuser. Au contraire, il a fabriqué des preuves de son propre chef. Puisqu’il n’a pas présenté les témoins supposés, cela a entraîné le report à deux reprises de l’audience du procès oral. Il n’y a pas eu d’autopsie pour les meurtres, et le système judiciaire de l’État a dépassé la durée de la détention provisoire, qui ne peut en aucun cas excéder deux ans.
L’audience est prévue aujourd’hui (7 mars 2023). Nous demandons que le Bureau du procureur rejette l’accusation contre Manuel parce qu’elle est basée sur un coup monté. Nous appelons les individus, les collectifs, les organisations nationales et internationales à faire preuve de solidarité et à exiger du Ministère public de l’État et du pouvoir judiciaire de l’État qu’ils libèrent immédiatement le camarade d’EZLN.