Au Brésil, durant la nuit du 8 décembre dernier, deux membres du Mouvement des travailleurs sans terre (MST), Rodrigo Celestino et José « Orlando » Bernardo da Silva ont été assassinés dans le campement de réforme agraire Dom José Maria Pires, dans la municipalité d’Alhandra, Paraiba. Des témoins ont rapporté que des individus masqués et munis de mitraillettes ont fait feu dans la zone où les fermiers étaient en train de dîner. Les deux victimes étaient des organisateurs du campement, ce qui suggère des motifs politiques pour ce crime. 450 familles vivent dans le campement de Dom José Maria Pires, où elles exercent leur droit constitutionnel de cultiver sur des terres abandonnées et non utilisées de manière productive au moment de leur installation. Le propriétaire officiel de l’immeuble est le groupe Santa Tereza.
Le frère d’Orlando, Odilon da Silva, avait également été assassiné il y a 9 ans alors qu’il faisait partie du du Mouvement des personnes affectées par les barrages (MAB). Plusieurs organisations ont manifesté leur solidarité avec le MST, alors qu’on s’attend à une augmentation de la violence contre les dirigeants des mouvements sociaux dans le contexte politique actuel du Brésil.
Le MST a publié une déclaration réclamant justice et punition pour les coupables de l’assassinat de travailleurs ruraux. « En ces temps d’angoisse et de doutes sur l’avenir du Brésil, nous ne pouvons laisser ceux qui ont le pouvoir politique et économique contrôler notre destin. Par conséquent, nous continuons à réaffirmer notre lutte pour la défense de la terre comme étant la question centrale pour garantir la dignité des travailleurs de la ville et de la campagne », dit-il.