Madrid, 9 décembre 2019- Au début de la prochaine année, nous appellerons une campagne nationale, le janvier rouge. Avec comme devise du sang autochtone : pas une goutte de plus! Nous dénonçons le début de l’offensive du président Jair Bolsonaro, qui tentait de soumettre les politiques autochtones historiques de l’état brésilien à l’intérêt le plus préjudiciable du lobby économique de l’agrobusiness. Nous voulons aussi dénoncer le discours de haine et de préjugés contre les peuples autochtones du Brésil.
Samedi dernier, le 7 décembre, deux autres dirigeants autochtones ont été tués : Firmino Silvino prexede guajajara, chef des villages silvino (terre autochtone cana brava), et Raymond Guajajara, chef du village descendance severino (ti lagoa comprida). Les deux étaient originaires de maranhão, un état qui, il y a 35 jours, a également souffert du meurtre de Paulo Paulino Guajajara qui a agi en tant que gardien de la forêt.
Ces crimes reflètent l’escalade de la haine et de la barbarie incitée par le méchant gouvernement de Jair Bolsonaro, qui continue à nous attaquer quotidiennement, niant notre droit d’exister et d’encourager la maladie historique du racisme que le peuple brésilien souffre encore.
Nous sommes à la dérive sans la protection de l’état brésilien, dont le rôle constitutionnel est négligé par les autorités actuelles. Le Gouvernement fédéral est un gouvernement en marge de la loi, criminel dans sa pratique politique et qui opère de manière génocidaire pour nous enlever de nos territoires, détruire notre culture, vider nos racines.
Le climat de tension, d’insécurité et de persécution contre les peuples autochtones du Brésil ne fait qu’augmenter. Nous sommes attaqués et décimés. Une attaque à la vie autochtone est une attaque à l’humanité car nous sommes, les peuples autochtones du monde entier, les défenseurs de 82 % de toute la biodiversité mondiale. Au Brésil, nous sommes près d’un million d’autochtones. Nous préservons 13 % des écosystèmes brésiliens. Nous sommes dans tout le pays. Nous sommes la culture la plus riche de la planète, représentée par 305 peuples et 274 langues.
Photo : APIB