L’Initiative mésoaméricaine des défenseuses des droits humains a dénoncé le fait qu’au niveau national, Oaxaca occupe le premier rang dans les attaques contre les activistes, avec 648 cas sous le gouvernement de Gabino Cué Monteagudo.
Le plus grave, c’est que les agressions continuent d’être en constante augmentation et le gouvernement étatique ne s’est pas conformé aux mesures de protection.
Cela a été souligné dans le cadre de la visite de l’entité faite par des représentants de l’ambassade de Finlande au Mexique.
Lors de la réunion avec les diplomates, les défenseuses de droits humains ont détaillé certaines des attaques et des agressions subies en raison de leur travail.
Selon le Registre des agressions contre des défenseuses de droits humains, 48 attaques ont été enregistrées à Oaxaca en 2012, 117 un an plus tard, 172 en 2014 et 211 l’année dernière. La tendance à la hausse s’est confirmée en 2016, avec plus de 100 agressions pendant le premier semestre de l’année.
Les représentants de l’Initiative mésoaméricaine ont alerté sur le fait que l’absence de conditions de sécurité et de protection pour réaliser leur travail, outre la non-conformité des mesures de protection, dont pourraient bénéficier la majorité d’entre elles, les laissent dans une situation de vulnérabilité.
Accompagnés par des membres des organisations Consejo Indígena Popular de Oaxaca Ricardo Flores Magón (CIPO-RFM), Consorcio Oaxaca et Brigadas Internacionales de Paz, les diplomates de la Finlande se sont rendus au domicile de l’autochtone Yolanda Pérez Cruz, originaire de San Isidro Aloapam, qui a été victime de mauvais traitements à cause de son travail/sa lutte pour la défense de son époux Pablo López Alavez, qualifié de prisonnier politique.
Les diplomates se sont également réunis avec d’autres défenseuses en situation à risque, dont Adriana Marcelina Linares Arroyo, coordonnatrice générale de la Coordination étatique des mères, pères de famille et tuteurs pour la défense de l’éducation laïque et gratuite, Rubí Jazmín Cortés Salazar, membre de l’Alliance multiculturelle des femmes originaires et issues (radicadas) de Tlaxiaco et la présidente du Comité pour la défense de l’éducation publique du secteur 01 Tlaxiaco, ainsi que Soledad del Rocío Ramos Mendoza, de la coordination des pères et mères de famille de la ville de Oaxaca.
Les défenseuses se sont exprimées sur le suivi, la surveillance, le harcèlement et les menaces contre elles et leur famille, en raison de leur travail pour la défense du droit à l’éducation.
Consorcio Oaxaca, une organisation féministe, a mis l’emphase sur les différentes diffamations, perquisitions, harcèlement et persécution que ses membres ont subies pour leur travail en faveur des droits des femmes et des défenseuses, et a montré que la violence féminicide dans l’État est à chaque fois plus forte.
Dolores Villalobos Cuamazti, membre du CIPO-RFM, a dénoncé la non-conformité des mesures de précaution pour celles qui devraient en bénéficier dû au risque élevé qu’elles courent en raison de leur travail comme défenseuses et comme professeures.
À son tour, Eva Lucero Rivero Ortiz a souligné les différentes tentatives d’assassinat, les menaces et le harcèlement dont elles ont pâtis pour leur travail pour la défense du droit à l’autonomie des peuples autochtones et afro-descendants à Pinotepa Nacional.
Elle a également dénoncé les violations de droits humains concernant le cas de son mari et du défenseur Librado Baños Rodriguez, qui a été détenu de manière arbitraire. Il, dit-elle, a été victime de traitements cruels et inhumains, atteignant le degré de torture, avant et après sa détention.
De leurs côtés, les entourages de la professeure María del Carmen López Vásquez et de Norma Cleyver Cruz Vásquez, membres de la section 22 du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), ont présenté la situation de criminalisation à laquelle les deux font face.
Victoria León, épouse de l’activiste et du communicateur César León Mendoza, détenu arbitrairement depuis le 20 novembre 2015, a dénoncé le harcèlement qu’elle a subi parce qu’elle rendait visite à son conjoint en prison et exigeait sa libération.