Au Panama, la situation due à la COVID 19 s’est aggravée non seulement à cause de la crise sanitaire mais aussi à cause de la crise économique à laquelle sont confrontées des milliers de familles à faibles revenus.
Les mesures sanitaires mises en œuvre par le gouvernement national pour prévenir la propagation de la COVID 19, telles que la quarantaine ou le confinement, ont eu un impact notable sur la vie de la population panaméenne. Outre le chômage, plusieurs familles dépendent d’un travail informel, dont les revenus sont si faibles qu’ils ne couvrent que la nourriture quotidienne.
Le gouvernement a pourtant mis en œuvre le plan « Panama Solidario », avec une allocation initiale de 50 millions de dollars, suite à la déclaration de l’état d’urgence, mais concrètement cela s’est résumé à une distribution de paniers alimentaires et de bons de solidarité, ce qui ne correspond pas à la réalité des besoins de base tels que l’eau et une nourriture véritablement nutritive. L’inefficacité de ce plan a incité différents secteurs ou quartiers populaires à aller manifester au sein de la capitale et des provinces comme Panamá Oeste, Colón, Chiriquí, entre autres.
Il est important de souligner qu’en raison de la pénurie de nourriture, certaines personnes finissent par voler du bétail à l’intérieur du pays. Ces actions, définies comme des crimes, représentent un véritable désespoir et une réelle incapacité de se nourrir autrement. De plus, cette mauvaise gestion politique génère davantage de difficultés pour que ces familles aient accès à des aides solidaires.
Cette situation met de fait en évidence l’administration déficiente des ressources de l’Etat. Au cours des dernières semaines, des scandales de corruptions ont éclaté en raison des surcoûts liés à l’achat d’équipements et de matériels de santé destinés à atténuer les effets de la COVID-19.
Mariela Arce du Réseau des droits humains du Panama partage avec nous son avis sur la situation des citoyens face à la crise sanitaire et sociale au Panama.
De jours en jours il y a une augmentation de cas positifs pour la COVID-19, une augmentation de décès et peu de rétablissements. Les prisons et les centres de réhabilitation, aux conditions insalubres, sont également préoccupantes puisque la surpopulation carcérale est un réel fléau face à cette pandémie. Le centre de réhabilitation pour femmes Cecilia Orillac à Chiari est un bel exemple de lieu victime de cette problématique.
Les actions populaires, elles, sont notables au travers des réseaux sociaux. Ces derniers ont contribué à rendre visible les plaintes, qui ne sont pas couvertes par les médias conventionnels. On peut ainsi noter que chaque jour de plus en plus de citoyens se joignent pour crier faim et justice.
Source et Photo: www.radiotemblor.org