Les conflits dans le couloir minier du Sud se poursuivent
Samedi dernier, 27 février, une manifestation des membres de la communauté du district de Livitaca, dans la province de Chumbivilcas de la région de Cusco, s’est conclue par un affrontement avec des agents de la police nationale. Au cours de la manifestation, les manifestant.e.s se sont dirigé.e.s en direction du campement minier de la compagnie Hudbay, déclenchant une sévère répression policière.
La manifestation contre Hudbay a rassemblé quelque 350 membres de la communauté, qui se sont rassemblé.e.s dans le secteur de Chilloroya. La population s’est mobilisée dans le campement minier pour exiger la révision de la Convention cadre entre le district de Livitaca et la compagnie minière. Cette demande est en cours de négociation depuis novembre dernier, cependant, jusqu’à présent, les parties ne sont pas parvenues à un accord. D’autre part, le contexte de la pandémie et de la crise sanitaire ne favorise pas le dialogue.
Selon les informations préliminaires de la police nationale, les manifestant.e.s ont tenté d’entrer de force dans la mine, ce qui a entraîné une répression policière. En conséquence, trois personnes ont été blessées, une situation qui a été immédiatement dénoncée par le biais des réseaux sociaux et des médias locaux.
A ce sujet, Nilton Diaz Martinez, responsable des relations gouvernementales de la société Hudbay, s’est entretenu avec les manifestant.e.s pour les informer que la compagnie avait prévu la reprise du dialogue avec les représentants de l’exécutif, ce jeudi 4 mars, de manière semi-présentielle (compte-tenu de de la situation sanitaire).
Par ailleurs, la compagnie minière et le Ministère de l’Énergie et des Mines ont publié des communiqués dans lesquels ils assurent que le processus de dialogue prévaudra afin d’éviter une intensification du conflit social.
Les membres de la communauté dénoncent un usage excessif de la force
De leur côté, comme le soulignent différents médias, les membres de la communauté ont dénoncé les agissements de la police nationale lorsque la police les a attaqué au moyen de bombes lacrymogènes, de plombs ainsi que de les avoir maltraité et frappé, comprenant des femmes, des personnes âgées et des enfants qui ont été touché.e.s par plombs. De même, les policiers leurs ont porté des coups à différentes parties du corps à la suite de la marche pacifique qu’elles et qu’ils effectuaient près des installations de la compagnie minière.
En outre, les membres de la communauté ont dénoncé le fait que les policiers avaient saisi de force des objets tels que des téléphones portables et des portefeuilles aux habitant.e.s, dont les personnes ont ensuite exigé la restitution.
Cirilo Meléndez Arias, maire du centre de Totora, l’un des blessés de l’affrontement, a déclaré lors d’une conférence de presse organisée à Cusco le 1er mars « nous avons été attaqué.e.s avec des bombes lacrymogènes dans le visage, avec des plombs dans le corps, et combien étrange, lorsque nous étions à l’intérieur, les agents n’ont pas eu la capacité de dialoguer. Le bureau du procureur est arrivé immédiatement, mais lorsque la population l’exige, ni la police ni le procureur ne se présentent. Je suis une personne handicapée, et pourtant ils m’ont agressé, c’est pourquoi je vais les dénoncer ».
Source et photo : Observatorio de conflictos mineros en Perú