Publié par CooperAcción, le 18 novembre 2024
Le 7 novembre, l’état d’urgence dans la province de Pataz a été à nouveau prolongé pour 30 jours (à partir du 10 novembre 2024). Cette région du pays est en état d’urgence depuis le 12 février de cette année, ce qui signifie que les forces armées, en coordination avec la police nationale, ont assumé le contrôle interne.
Cependant, après plusieurs mois, il est clair que cette mesure ne fonctionne pas et que les confrontations armées, les attaques et les meurtres se poursuivent. Le maire de Pataz, Carlos Mariño, a déclaré ce qui suit lors d’une interview à la radio :
« Cela fait déjà un an que la province de Pataz est en état d’urgence, et tant qu’il n’est pas accompagné de ressources logistiques, l’état d’urgence ne fonctionne pas. La Dinoes (Direction nationale des opérations spéciales) se trouve à Parcoy, dans le district de Pataz, mais elle ne protège pas la population. Nous devons être précis et l’exprimer ainsi : ils protègent l’entreprise minière Poderosa, l’entreprise privée, mais pas la population. Nous devons également protéger la population, nous devons protéger tout le monde. Nous avons donc des postes de police qui ne sont pas bien implantés. »
Les événements de ces derniers mois donnent raison au maire : en octobre, on a appris que dans la zone de La Tolvas, qui fait partie de la concession de l’entreprise Poderosa à Pataz, une sorte de fosse commune avait été découverte avec environ 12 corps en décomposition. Il convient de noter que cette zone avait été occupée il y a quelque temps par un groupe de mineurs illégaux contrôlés par le célèbre criminel Gregorio Palermo Segura. Comme on le sait, la région est le théâtre d’affrontements ouverts entre différents groupes de mineurs qui cherchent à contrôler les zones minières.
Les affrontements se déroulent principalement sous terre, dans les puits de mine. Selon plusieurs rapports, la sécurité de la compagnie minière Poderosa est engagée dans des affrontements souterrains avec des groupes de mineurs illégaux soutenus par des personnes lourdement armées. L’entreprise a indiqué qu’environ 30 secteurs de l’unité de Santa Maria, l’une des plus grandes zones de production, avaient été capturés par des mineurs envahisseurs soutenus par des gangs criminels.
D’autre part, on estime que dans cette province, 52 usines exploitent le minerai extrait, qui est ensuite transporté sans aucun type de contrôle ou de supervision de la part des autorités.
L’entreprise Poderosa estime qu’au cours des quatre dernières années, quelque 33 708 camions-bennes chargés de 674 160 tonnes d’or, d’une valeur de 3,553 millions de dollars américains, ont quitté la province (El Comercio, 6 octobre 2024).
Source : https://cooperaccion.org.pe/amplian-estado-de-emergencia-en-pataz/
