Actualisation:
Le lundi 3 février, après les 47 mois de l’assassinat de Berta Cáceres, des organisations nationales et internationales des droits humains ont présenté une déclaration (traduite ci-dessous) signée par plus de 500 organisations et des centaines de personnes à travers le monde, demandant des réponses avant le manque d’action et de sanction sur la responsabilité claire des auteurs intellectuels du crime.
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À la lumière de la condamnation de sept personnes pour l’assassinat de Berta Cáceres : Les organisations de défense des droits humains demandent que des progrès soient réalisés dans l’enquête, le procès et la punition des auteurs intellectuels.
Amériques / Europe, 5 décembre 2019.
Le 2 décembre 2019, la chambre I de la Cour de jugement compétente en matière pénale de la ville de Tegucigalpa a rendu un jugement contre sept auteurs matériels pour l’assassinat de Berta Cáceres, dirigeante autochtone et cofondatrice du Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH) et la tentative d’assassinat contre Gustavo Castro, événements survenus le 2 mars 2016.
Parmi les condamnés figurent des employés de l’entreprise Desarrollos Energéticos S.A. (DESA) et des membres des Forces armées du Honduras.
La Cour, qui a prononcé les peines plus d’un an après la fin du procès oral, a confirmé que la résistance du peuple Lenca sous les auspices du COPINH et dirigée par Berta Cáceres pour la défense de la rivière Gualcarque « (… ) a provoqué la planification de l’assassinat et l’embauche d’assassins pour tuer Mme Cáceres, le tout avec la connaissance et le consentement des dirigeants de DESA, y compris M. Sergio Rodríguez et d’autres qui ne font pas partie de ce processus. »
Cela réaffirme que l’assassinat de Berta Cáceres a été une action planifiée et organisée avec la connaissance et le consentement des dirigeants de la société DESA, dans le but de neutraliser la résistance du peuple Lenca.
En vertu de ce qui précède, les organisations nationales et internationales de défense des droits humains, dont le COPINH, ont observé en détail la recherche de justice pour ce crime et les violations perpétrées dans cette cause. Nous reconnaissons que des condamnations ont été prononcées contre des auteurs matériels, mais nous restons préoccupé.e.s quant à l’absence d’action contre tous les auteurs intellectuels.
À cet égard, nous demandons à l’État du Honduras de faire avancer les poursuites contre David Castillo, dont l’audience préliminaire a été suspendue à trois reprises par action de sa défense. De même, nous demandons que des progrès soient réalisés le plus tôt possible dans le cadre de l’enquête et des procédures judiciaires contre les autres auteurs intellectuels liés au crime, qui restent actuellement impunis.
L’État du Honduras doit agir avec diligence contre les auteurs intellectuels de la même manière qu’il a promu son action contre les auteurs matériels.
Nous exhortons également l’État du Honduras à révoquer la concession de la rivière Gualcarque, sacrée pour la cosmovision du peuple Lenca. Des organismes tels que la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) ont identifié la concession comme la principale source de risque pour la vie et l’intégrité du peuple Lenca et des communautés du COPINH.
Nous invitons les organisations à cliquer ici et signer la pétition !