Le 14 mars 2022, nous célébrerons la 26e Journée internationale d’action contre les barrages, pour les rivières, l’eau et la vie. En cette journée historique, le Mouvement international des personnes affectées par les barrages (MAR) invite toutes les communautés affectées par des projets hydroélectriques sur leur territoire à manifester.
Nous vivons une crise économique et sanitaire qui nous oblige à nous battre pour obtenir les ressources de base pour survivre: l’eau, l’énergie, la nourriture, le gaz, le carburant.
Cependant, tout cela est remis au capital financier international par les mains des gouvernements.
Nous exigeons que soient respectés les droits des peuples et des communautés ancestrales et que les gouvernements donnent priorité à la production alimentaire aux mains des communautés paysannes et des pêcheurs artisanaux.
Les grands, moyens et petits projets hydroélectriques continuent de bloquer plus de 70% des rivières du monde. Ces projets ont généré une empreinte écologique, économique, sociale et culturelle avec laquelle devront vivre à perpétuité les communautés locales et les États.
Ainsi, nous appelons tous les gouvernements à écouter les organisations de personnes affectées par les barrages dans leurs pays sur les propositions visant à donner lieu à une transition énergétique juste, dans laquelle la dette historique envers les communautés, les peuples et les municipalités affectées est reconnue.
La transition énergétique doit être sous le contrôle du pouvoir populaire, il n’y a pas de transition souveraine entre les mains des capitalistes.
Nous lançons notamment un appel aux gouvernements du Pérou, du Chili et du Honduras, ainsi qu’aux candidats au parlement, au congrès et à la présidence de Colombie, du Brésil et du Guatemala, qui ont souligné la nécessité d’avancer dans la transition énergétique, afin que ces stratégies soient élaborées avec le peuple et pour le peuple. L’imposition des intérêts du marché international de l’énergie et des entreprises extractives sur les politiques énergétiques doit cesser. Notre proposition consiste à changer le modèle énergétique: non seulement la façon dont l’énergie est produite, mais aussi sa distribution et sa commercialisation à des prix équitables. Elle devrait être considérée comme un droit universel et il ne devrait plus y avoir de privatisation dans aucun domaine de l’énergie.
Les panneaux solaires, les éoliennes, les petites centrales hydroélectriques, entre autres, ne sont pas des énergies propres si elles ne sont pas le fruit d’un consensus avec les communautés locales, et elles ne sont pas propres si elles provoquent des effets négatifs irréversibles. Elles ne sont pas non plus propres si elles prennent la vie de défenseures de la nature, comme celle de Berta Cáceres aux mains d’un homme d’affaires hondurien qui voulait imposer par le sang et le feu une petite centrale hydroélectrique sur le Rio Blanco. En ce 14 mars 2022, nous rendons également hommage à Berta, au COPINH et à tou.te.s nos dirigeant.e.s assassiné.e.s.
Que le poing se lève, que la main se lève, que le peuple latino-américain se lève!
L’eau et l’énergie ne sont pas des marchandises!
Vive la lutte des personnes touchées par les barrages!
Texte original : CRBZ Corriente Revolucionaria Bolívar y Zamora
Photo : Movimiento Ríos Vivos