Pourquoi c’est important :
En 2010, l’État du Honduras a octroyé la concession de la rivière Chinacla dans la municipalité de Santa Elena La Paz à travers le Congrès nationale de la république du Honduras à la compagnie hydroélectrique de la Sierra S.A de C.V (Hidrosierra) pour l’installation d’un projet hydroélectrique. Cette concession, qui a été octroyée à la compagnie sans consultation préalable, établit un contrat d’approvisionnement d’énergie entre la Compagnie nationale d’énergie électrique et l’Hydroélectrique de la Sierra, pour la production de 13,5 Mw pour 30 ans (contrat n°071-2010, signé le 22 janvier 2010) (enregistré avec la licence environnementale n°005-2010, signée le 8 janvier 2010, aussi d’une durée de 30 ans).
Dans les registres, il est inscrit que ledit projet se développerait dans le département de Intibucá, mais en effectuant des recherches, il a été trouvé qu’il se déroulerait en réalité sur la rivière Chinala dans la municipalité de Santa Elena La Paz. De plus, il a aussi été découvert que la compagnie ayant présenté une requête pour réaliser l’étude de faisabilité à la mairie de Santa Elena La Paz n’est pas Hidrosierra, mais bien la compagnie Inversiones Encinos Sociedad Anónima de Capital Variable (acte municipal n° 234 folio 66-67 2013), sur lequel apparaît M. Arnold Castro, le mari de Gladis Aurora López, députée et viceprésidente du Congrès national de la République et actuelle présidente du parti national au pouvoir, comme unique administrateur de ladite compagnie.
Les leaders des conseils indigènes de la région, avec lesquels l’État du Honduras a signé des contrats cédant leurs biens naturels sans réaliser les consultations adéquates et ainsi violant les stipulations sur la consultation des peuples indigènes, ont procédé à mettre en place des actions pour défendre le territoire, selon la Convention 169 de l’OIT. Ils ont exigé aux autorités municipales de réaliser des consultations contraignantes sur lesdits projets, ce qui leur a été refusé. Pire encore, à ce jour, ces familles indigènes continuent d’être poursuivies, criminalisées et demandées en justice pour des délits qu’elles n’ont jamais commis.
En 2015, trois personnes ont été assassinées de la communauté de Gualinga en Santa Elena, la communauté où réside le président du Mouvement Autochtone Indépendant Lenca de la Paz MILPAH, l’organisation qui mène la lutte pour la défense du territoire dans la région. En plus, il y a eu des attaques sur les familles des leaders des conseils indigènes par des escadrons militaires et des policiers, raison pour laquelle, en novembre 2015, la Commission Inter-Américaine a octroyé des mesures de précaution visant à protéger 14 personnes de différentes communautés de cette région en exigeant à l’État hondurien qu’il mette en place les actions nécessaires pour protéger leurs vies.
Le 29 janvier 2016 à 13h00, une maison la maison située en territoires de la rivière Chinacla a été brûlée. Cette maison appartenait à la même famille de leaders d’un conseil indigènes qui, au mois d’octobre, avait été attaquée par la police (tous ces faits ont été dénoncés au ministère public). Ayant connaissance de ces faits, la Secrétaire à la sécurité ainsi que les autorités n’ont mis en place aucune action réelle pour protéger la vie de ces personnes.