Dossier du militant haïtien Henry Boisrolin: “La grave situation que vit Haïti depuis maintenant plus d’un an déborde de nouveau, il y a eu de forts affrontements entres la police qui appuie la formation d’un syndicat (Syndicat de la police nationale d’Haïti) que ni le gouvernement ou l’administration policière n’acceptent. Des incidents sont survenus le lundi et mercredi où plusieurs stands ont été incendiés, en préparation pour le carnaval, ainsi que l’équipement de son et des voitures.
Le gouvernement a répondu en disant que c’étaient des terroristes et a révoqué les 5 membres à la tête du syndicat qui veut être formé, entre lesquels la figure la plus visible est l’agent en activité, Yanick Joseph. La police a refusé de se plier à la révocation et exige maintenant la démission du chef de police, celle du président et du premier ministre. Donc le gouvernement s’est retranché è signaler “qu’il va tout de même y avoir le carnaval”, mais la police a organisé une marche vers le champ de Mars où est supposé se dérouler le défilé. Il y a alors eu de forts affrontements et barricades.
Les fusillades se sont intensifiées et la police a attaqué un cartel de l’armée laissant 2 morts et une dizaine de personnes blessées. Le Ministre de la Défense a exprimé que pour éviter un bain de sang il annulait le carnaval le mardi.
Au même moment que cela se déroulait, s’est joint à la rébellion plusieurs militants des mouvements sociaux et d’organisations populaires, qui appuyait dans les rues, le mouvement de la police contre le gouvernement et la police nationale. Jovenel Moise, le président haïtien, avait formé il y a un moment un groupe spécial pour réprimer ceux qu’il dénommait comme “le noyau des nouvelles forces armées d’Haïti”. Certaines personnes de ce groupe avaient pris position dans une tour et ont tiré depuis là sur les gens pour dégager la zone. Des personnes ont entendu les tanks et les véhicules blindés de l’unité spéciale qui assure la sécurité du président. Un vidéo montre l’un des véhicules blindés d’où descendent des gardes de cette force spéciale. Il a été rapporté dans l’après-midi de dimanche des affrontements et des fusillades dans plusieurs parties de la capital, des barricades, des feux et plusieurs manifestant.e.s criants pour la chute du gouvernement de Moïse.
Cela s’est répété aussi dans d’autres villes populeuses du pays. Chaque heure la situation s’aggrave de plus en plus. Le peuple s’est regroupé face aux unités de police dissidentes pour donner leurs appuis à ces dernières et exiger ensemble la chute définitive du gouvernement. Moise étudie avec ses alliés l’alternative d’en appeler à un état d’urgence. La localisation du président et du premier ministre est inconnue pour le moment”.
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