Les projets de barrages hydroélectriques sont de plus en plus nombreux en Amérique latine. Pourtant, leurs impacts tant sur la nature que sur les populations locales sont loin d’être négligeable. Voici une courte liste des conséquences possibles de ces projets.
Perte d’espaces naturels : la construction du barrage provoque l’inondation de terres, de forêts et d’habitats, notamment à cause de la création du réservoir. Plus de 400 000 km carré de terres ont ainsi été perdu à l’échelle mondiale.
Dégradation de la qualité de l’environnement : Les barrages sont généralement construits dans des environnements uniques, où l’on retrouve des terres de qualité qui ont permit le développement d’une biodiversité exceptionnelle (pensons à l’Amazonie ou au grand nord Québécois par exemple). De plus, le flux naturel des rivières permet le transport de minéraux et de nutriment organique qui nourrissent les terres et permet d’avoir des eaux de bonnes qualités. Les barrages viennent donc altérer cette réalité en détruisant des écosystèmes et en favorisant la prolifération d’algue sur les eaux.
Dommage à la biodiversité : Les écosystèmes où sont construit les barrages contiennent une biodiversité qui a su s’adapter à son environnement. La modification de celui-ci par la construction d’un barrage nuit à certaines espèces animales qui n’arrivent pas à s’adapter. Des espèces sont non seulement menacés d’extinction par les barrages mais la migration de certaines espèces animales est aussi compromise, ce qui affaibli d’autant plus la biodiversité.
Production de gaz a effet de serre (GES): Les barrages sont souvent considérés comme une énergie verte et leur construction est vu comme un moyen de lutter contre le réchauffement de la planète, mais la construction d’un barrage entraîne une hausse effective des gaz à effet de serre. Même si le niveau des émission varie grandement d’une année à l’autre et en fonction de la région où le barrage est construit (milieu tropical vs forêt boréal), tout les réservoirs analysés émettent des GES. L’inondation des terres et de forets entraîne une décomposition microbienne qui augmente les émissions de GES.
Contamination au mercure : Plusieurs études réalisées avant et après la retenue des eaux ont constaté un niveau de mercure beaucoup plus élevé chez les populations humaines et animales après la construction du barrage. Les taux de mercure chez certaines personnes dépassaient grandement les quantités maximales recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Évictions forcés : Les populations qui sont déplacées pour laisser place au barrage sont souvent réfractaires à quitter leur terres ancestrales. Les évictions peuvent donc se faire dans la violence, les opposants au projet de barrage peuvent voir leur vie menacée pour leur opinion, comme se fut le cas au Soudan. (cliquez ici pour voir l’article)
Baisse de la nourriture disponible : Les barrage affectent les espèces animales, notamment les poissons, et les pêches deviennent moins fructueuse. L’agriculture est aussi affectée, en partie à cause de la mauvaise qualité des eaux qui irriguent les terres après la construction d’un barrage.
Augmentation des maladies : Bien souvent l’eau du réservoir ou l’eau entourant le barrage est la seule disponible pour les populations. Pourtant, cette eau n’est bien souvent pas potable. Les maladies et infections augmentent donc chez les individus. De plus, la prolifération des moustiques augmente le risque de transmission de certaine maladie comme la malaria et nuit grandement à la qualité de vie des habitants.
Appauvrissement des populations : La baisse de la disponibilité de certaine ressource (les poissons par exemple) affecte certains secteur de l’économie tel la pêche ou l’agriculture.
Désagrégation des cultures et des identités locales : la culture et l’identité étant profondément liés à l’environnement chez les peuples indigènes, la détérioration de celui-ci ou un déplacement loin de la terre ancestrale vient bousculer les traditions, les us et coutumes et peut s’avérer une menace pour l’identité culturelle des peuples.
Dégradation du milieu de vie : les populations sont souvent déplacées dans des milieux où les infrastructures laisse à désirer. Elles peuvent donc être déplacé dans un environnement où il n’y a pas d’accès à l’eau potable ou tout simplement dans des logements insalubres.
Voici une énumération des droits humains qui sont le plus susceptible d’être violé suite à la construction d’un barrage.
Risques les plus importants | Droits universels potentiellement bafoués* |
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1) Évictions forcées | Droit à la sécurité |
2) Diminution des ressources alimentaires | Droit à l’alimentation |
3) Absence d’habitation | Droit au logement |
4) Marginalisation | Droit à l’égalité et droit de participer à la société |
5) Propagation de maladies | Droit à la santé |
6) Compensation en argent insuffisante | Droit à une compensation juste |
7) Effritement des identités | Droit à la culture |
8) Information incomplète ou mensongère fourni aux populations sur les conséquences des barrages | Droit à l’information |
* Ces droits universelles proviennent de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1976 ainsi que de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtone.