Sous l’appel « Solidarité avec toutes les femmes du monde », de nombreuses personnes ont participé à la mobilisation qui se tenait à Montréal, au Canada, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes.
En plein cœur de la ville, des centaines de personnes, invitées à participer par l’organisation « Femmes de diverses origines », ont exigé de vive voix la justice pour les femmes maltraitées et assassinées dans le monde entier, et un soutien dans la lutte pour les droits des femmes.
« Nous sommes ici en solidarité avec nos sœurs du monde entier qui portent des luttes et résistances similaires »
Selon l’Observatoire de l’égalité de genre de l’Amérique latine et des Caraïbes, durant l’année 2018, 2 559 femmes ont été assassinées par leur époux, conjoint ou ex partenaire. Cependant, seulement 10% de ces cas de féminicide ont été dénoncés devant la justice.
L’impunité qui entoure les féminicides dans le monde trouve ses racines dans une culture machiste et implique différentes instances du pouvoir et son lien avec le crime organisé. Face à un état absent, les familles, surtout les mères des victimes de ces féminicides, doivent rechercher leurs proches par leurs propres moyens.
« Quand une mère ose aller dénoncer la disparition de son fils ou de sa fille, le Ministère publique lui dit de laisser les choses comme elles sont car si non la même chose lui arrivera. »
Au Mexique par exemple, nous avons rencontré le cas de Margarita Lopez Pérez, une activiste qui s’est décidé, après la disparition de sa fille en 2011, de rechercher les corps de personnes disparues, en collaboration avec d’autres mères.
« Ce fut un important chemin de croix qui a été vécu non seulement par Margarita Lopez, mais aussi par les milliers de mères du pays. Au Mexique, cela se produit tous les jours. Comment et de quelle manière devons-nous faire pour que les autorités tournent les yeux vers nous ? »
Margarita Lopez a partagé son témoignage au Canada, un pays où une femme sur trois a été victime de violences sexuelles au cours de sa vie, alors que 99% des agresseurs ne sont pas condamnés.
Au Canada comme dans d’autres parties du monde, les mobilisations du 8 mars ont mis de l’avant les avancées et les luttes féministes, incitant à continuer la transformation de la société patriarcale qui opprime les corps et les territoires.